Après l’échec des pourparlers du centre interdiocésain, Joseph Kabila a pris les choses en main. Et ça se voit. Après avoir nommé un Premier ministre contesté, autorisé la signature de l’Arrangement particulier, le chef de l’État s’attaque à présent à la dernière institution censée définitivement lancer la transition : le Conseil national du suivi de l’accord, le CNSA.
Dans un communiqué publié ce samedi, la Présidence de la République annonce que le président a adressé une correspondance à toutes les composantes, la classe politique et sociale, parties à l’Accord global et inclusif du 31 décembre 2016, leur demandant de lui transmettre, endéans 48 heures, la liste de leurs délégués au Conseil national du suivi de l’accord.
Accusé de tout faire pour saboter le compromis, le chef de l’État se justifie, par l’entremise de son directeur de Cabinet, Néhémie Mwilanya, en évoquant l’article 13 de l’Arrangement Particulier, lequel est décrié par l’opposition et une partie de la communauté internationale.
Kabila redistribue les cartes
« Cette démarche fait suite, également, à l’invitation solennelle lancée par le président de la République à la classe politique et sociale, à l’occasion de son discours sur l’État de la Nation du 5 Avril 2017, à accélérer leurs tractations, en vue de la désignation, dans la foulée de l‘entrée en fonction du nouveau gouvernement, d’une personnalité consensuelle, devant présider le Conseil national du suivi de l’Accord », explique encore la Présidence de la République.
Par ce nouvel épisode de la crise, Joseph Kabila se replace encore un peu plus au centre du jeu. Il devra faire les arbitrages entre les prétendants qui sont nombreux à se bousculer au portillon : le frondeur en chef du Rassemblement Joseph Olenghankoy s’y verrait bien, lui qui n’a pas été nommè à un poste ministériel. C’est peut-être le temps de récompense pour celui qui à contribué à la déstabilisation de la principale force de l’opposition. Le président des Fonus va cependant devoir ferrailler face à des poids lourds qui lorgnent aussi le poste. Vital Kamerhe, Ève Bazaïba, mais aussi, un candidat de la Majorité présidentielle.
Préalablement promis au président du Conseil des sages du Rassemblement, la présidence du CNSA est plus que jamais remise en jeu. L’accord de la Saint Sylvestre plus que jamais redéfini.