Si la présidentielle avait lieu le dimanche prochain, l’ancien gouverneur de l’ex province du Katanga l’emporterait largement avec 38% de suffrages. C’est le résultat d’un nouveau sondage réalisé entre février et avril 2017 par le Bureau d’études sur la RDC, le BERCI en collaboration avec le Groupe d’études sur le Congo. Une étude publiée en exclusivité ce weekend par la version Afrique de la Libre Belgique.
Contraint à l’exil depuis un an et sa condamnation à 3 ans de prison dans un dossier de spoliation immobilière, Moïse Katumbi, règne, pourtant, sans partage, dans quasi tous les domaines testés dans cette étude. Tandis que le chef de l’Etat qui n’a plus le droit de se représenter perd fortement du terrain. Dans une perspective de candidature face à son ancien bras droit, Joseph Kabila ne recueillerait que 10% de vote, laissant tout de même loin derrière, le trio Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe et Jean Pierre Bemba (5%).
Un Joseph Kabila qui résiste malgré tout. Car un autre candidat de son camp serait largement laminé. Les enquêteurs ont testé à cet effet, le président de l’Assemblée nationale. Si c’était lui le dauphin, Aubin Minaku ne récolterait que 1,26 % des voix.
Étienne Tshisekedi toujours le plus populaire
En termes de popularité, le Sphinx de Limete serait toujours l’homme politique le plus populaire en RDC. Réalisé peu après son décès, ce sondage classe l’ancien leader de l’Udps en tête d’opinion favorable (86%). Il aurait été talonné par Moïse Katumbi (81%). Tous deux suivis de Jean Pierre Bemba et Félix Tshisekedi (55%). Tandis que le chef de l’État ne serait perçu positivement que par 24% des personnes interrogées. Loin derrière Vital Kamerhe (30%).
Crise politique : avantage Joseph Kabila
Dans ce sondage, il n’y a pas que des chiffres négatifs pour le chef de l’Etat. D’autres enseignements de cette étude peuvent constituer un motif d’espoir pour Joseph Kabila. À la question de savoir si le chef de l’État devait quitter le pouvoir le 19 décembre 2016, entre 54 et 64 % de personnes ont répondu par l’affirmative. Un chiffre en recule de 10%. Ce qui fait dire aux analystes que la stratégie du « glissement » mise en place par le pouvoir et qui continue a fonctionné.
Mais attention, lorsqu’il est question de l’accord de la Saint Sylvestre, les Congolais se montrent plutôt attachés à la résolution de la crise par ce compromis obtenu en décembre 2016 sous la médiation de la Cenco. Ils sont 83% à le soutenir.
En Mai 2016, un sondage similaire réalisé par les deux organisations avait suscité des vives protestations du gouvernement et valu aux sondeurs l’expulsion du territoire national.