D’après un rapport publié conjointement mardi 28 février par le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) et la MONUSCO, 40 personnes ont été tuées et 147 blessées par un usage excessif et disproportionné de la force par les forces de défense et de sécurité en République démocratique du Congo (RDC) entre le 15 et le 31 décembre 2016, dans le cadre des événements du 19 décembre 2016 afin d’empêcher à la population de prendre part aux mouvements de protestation.
Le Bureau du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme évoque les violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité dans le cadre des événements du 19 décembre 2016, date de la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel du président Joseph Kabila.
« Alors que la responsabilité de contrôler et de sécuriser les foules incombe normalement à la Police nationale congolaise (PNC), pendant la période sous analyse, des militaires des FARDC, en particulier ceux de la Garde républicaine et de la Police Militaire ont été déployés en plus de la PNC pour exercer des fonctions de contrôle des foules pour lesquelles ils ne sont ni équipés, ni formés », mentionne le rapport. Selon le bureau des droits de l’homme, au cours de la même période, au moins 917 personnes dont 95 enfants ont été arrêtés par les agents de l’Etat dans tout le pays.
Le BCNUDH précise par ailleurs que le nombre effectif de victimes pourrait être plus élevé que celui mentionné dans ce rapport et fait également état d’une restriction illégale et disproportionnée des libertés publiques y compris le droit aux libertés d’expression, d’information et de réunion pacifique.
« Les violations des droits de l’homme documentées pendant la période en revue confirment la tendance des autorités à restreindre l’espace démocratique en RDC rapportée depuis janvier 2015 », note le rapport.
Le bureau des droits de l’homme fait également état des pillages, destructions de propriétés publiques et privées, de la combustion de pneus et de l’érection de barricades par des manifestants.