Il n’est pas encore nommé. Officiellement rien n’est encore acquis. Pourtant Félix Tshisekedi fait trembler le microcosme politique en République Démocratique du Congo.
Les premiers assauts contre l’éventualité de la nomination du numéro 2 de l‘UDPS au poste de Premier ministre de la Transition sont d’abord officiels. Menés par les négociateurs de la Majorité présidentielle eux-mêmes.

Sans doute mieux informés de la stratégie du Rassemblement auquel il revient de désigner le futur chef du gouvernement de vouloir jouer la carte du nom « Tshisekedi », les délégués MP au Centre interdiocésain contre-attaquent en faisant valoir le droit du chef de l’État à faire usage de son pouvoir discrétionnaire lui reconnu par la constitution. Ils font barrage à la proposition d’un seul nom. En exigent 10. Puis 7. Et aujourd’hui, 3 et ils ne bougent plus. Tout est bloqué.

« Ce serait violer l’article 68 de la constitution », dramatise ainsi l’attaquant en chef du pouvoir, le ministre de la communication Lambert Mende. Un stratagème qui fonctionne car non seulement les discussions sur l’« arrangement particulier » s’éternisent, mais aussi, et c’est l’effet recherché, les envies de défier la candidature de Félix Tshisekedi dans les rangs de l’opposition ont commencé à s’exprimer. Notamment celle de Raphaël Katebe Katoto, riche homme d’affaires et frère de Moïse Katumbi qui a fait beaucoup de bruit.

« Ils ont un sérieux problème », s’est empressé d’ironiser le ministre des Affaire étrangères Léonard She Okitundu qui a évoqué sur Rfi et à l’étonnement général, « d’autres candidats qui vont se prononcer bientôt ».

Barrer la route à Felix Tshisekedi, un sport affectionné également dans les rangs de son ami et Premier ministre Samy Badibanga qui redoute de perdre son poste. Si ce dernier ne dit rien en public, son cabinet se charge à sa place. Félix ? « L’homme qui n’a pour toute expérience que d’avoir été distributeur des courriers de la poste belge fait le forcing pour devenir Premier ministre », écrit ce mercredi sur Facebook un conseiller à la Primature avant de se faire traiter de « haineux » par un contradicteur toujours sur le réseau social. Ajouter à cela une fausse lettre attribuée à Etienne Tshisekedi et dans laquelle il n’aurait jamais été question de la désignation de Felix Tshisekedi ou encore les Unes de la presse qui se lancent elles aussi dans la « chasse ». Difficile de ne pas y voir une certaine peur face à un homme que tous disent « inexpérimenté ».

Éteindre la « flamme » Tshisekedi

Pour la Majorité présidentielle, le calcul est simple. Après la disparition de l’opposant historique Etienne Tshisekedi resté populaire jusque dans ses derniers jours de vie sur terre, c’est l’occasion de se débarrasser définitivement du poids d’un nom qui pèse encore lourd au sein de l’opinion congolaise. Arrivé deuxième à la présidentielle de 2011, une élection qu’il considérait toujours avoir remportée, maitre incontestable d’une capitale Kinshasa acquise totalement à la cause de « Ya Tshitshi », Tshisekedi aura été l’opposant le plus difficile pour le régime Kabila, reconnait-on dans le cercle du pouvoir. « Pourquoi se taper un autre Tshisekedi », fulmine un cadre du PPRD.

En effet, malgré son expérience de « livreur de pizza », Félix Tshisekedi déjà adoubé par la quasi-totalité des plateformes du Rassemblement est appelé à « hériter » de l’esprit de son défunt père. Illustration en est faite dès le lendemain de l’annonce de la mort du président de l’UDPS. Dans les rues de Kinshasa, les états-majors politiques et les réseaux sociaux, tout le monde n’a d’yeux que pour « Félix ». Tandis que les uns appellent à sa nomination pour qu’il organise les obsèques du chef de fil du Rassemblement, d’autres voulaient le voir porter très vite les habits de « combat » du lider maximo. « Il faut entretenir la flamme du vieux », assume à ce sujet un ténor de la coalition de l’opposition. Une flamme que la MP se plairait bien à faire taire pour de bon. Pourquoi pas tout l’accord de la Saint Sylvestre. C’est l’hypothèse que l’UDA Claudel Lubaya n’exclut plus.

La seconde raison pour laquelle le pouvoir verrait d’un mauvais œil l’arrivée d’un Tshisekedi aux commandes est beaucoup plus stratégique dans la perspective de la prochaine présidentielle. Certes Tshisekedi fils n’est pas encore candidat, mais Moïse Katumbi lui, l’est et la proximité entre les deux hommes n’a échappé à personne ni au gouvernement. D’après des sources au Rassemblement, l’ancien gouverneur du Katanga, condamné à 3 ans de prison et, de facto, élimé de la course, tirerait les ficelles pour obtenir la nomination de Felix Tshisekedi qui devra, à son tour, lui renvoyer l’ascenseur.

Alors, pourquoi ouvrir la porte à Moïse par Félix interposé ?




2 thoughts on “Pourquoi « l’inexpérimenté » Félix Tshisekedi fait-il si peur ?”
  1. Le peuple ne demande que l application de l accord de Saint Sylvestre . Cet accord est applique que de moitie pourquoi l autre parti tarde t il devenir .

  2. Pourquoi en Rdc il n’y a pas un homme politique qui a l’amour de son pays. Ha!!!!dieu parle pour c pays

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