Par Maître Frank Badibanga, analyste Politique, chercheur et chef de travaux
Les confessions religieuses sont comme toutes les autres composantes de la société civile conviées à se réunir pour trouver de manière consensuelle une issue quant à la désignation du prochain président de la centrale électorale. Mais il a toujours été difficile pour ne pas dire impossible de trouver un candidat susceptible de faire l’unanimité, mais pas impossible. Car, on a déjà eu plusieurs présidents de la centrale électorale en suivant la même procédure. Mais on assiste aujourd’hui à une sorte de jeu de ping-pong visant à négocier les intérêts personnels des uns et des autres au sein des confessions religieuses, comme qui dirait un véritable marchandage.
La loi de la majorité
Bien-sûr c’est le principe par excellence dans la démocratie et elle s’impose à tous. Malheureusement pour ne pas léser les autres, on recourt au consensus mais que faire si de manière délibérée, une partie semble s’ériger en donneur de leçon et prendre tout le processus en otage, et si malheureusement elle est minoritaire, on ne peut malheureusement pas satisfaire les caprices des uns et des autres alors que seuls les caprices du peuple doit primer sur les manœuvres dilatoires visant à faire des surenchères. Quand la grenouille pense bloquer la route à un éléphant, il finit sous la patte du géant. Depuis un certain temps l’Eglise du Christ au Congo et l’église Catholique veulent se mettre à l’écart pour contester de manière radicale le candidat présenté et désigné par 6 des 8 confessions religieuses sensées porter un seul homme à la tête de la CENI. Malgré toutes les négociations, les prélats catholiques et protestants sont décidés à bloquer le reste du processus. Malheur à eux car quand la loi de la majorité s’impose, personne n’y résiste, et dans le cas précis le calcul est simple: 6-2, six contre deux, majorité écrasante. Donc, jouons au » Chien aboie, caravane passe ».
Battues par les 6 autres confessions religieuses, l’ECC et l’église catholique réclament le retrait des candidatures de Denis Kadima et Cyrille Ebotoko pour selon elles, dégager un consensus plus large. Cette procédure prouve combien, le candidat porté l’église catholique et l’ECC est peu crédible.
Quand le tribalisme occupe la conscience et esprit des chefs spirituels
Que reproche-t-on à Kadima, puisque c’est de lui qu’il s’agit ! La compétence? L’appartenance politique ? Ou juste un désir de ne pas voir sa tête à la CENI? La compétence ne se définit guère avant l’exercice de la tâche. C’est toujours à la fin de la tâche qu’on sait voir si les objectifs assignés ne sont pas remplis et on déclare la personne incompétente. Concernant son appartenance politique, là n’est pas le débat car porté par l’église Kimbanguiste et reconnu d’évoluer dans aucune formation politique. Mais que comprendre de toutes ces manœuvres ? C’est la tête et le nom de Kadima qui posent problème, il est kasaïen. Comme si la tribu du Président de la CENI était un critère ? Depuis quand l’appartenance ethnique passe avant la compétence ? Décevant et indigne pour des hommes d’église d’être discriminatoire et tribalistes à ce point.
L’agenda caché de l’église catholique et l’ECC
À voir la façon dont les choses se passent, on peut tout simplement se dire qu’il y a soit une volonté manifeste de tout bloquer pour qu’à la fin le chef de l’État Félix Tshisekedi soit diabolisé, soit il y a un agenda préconçu par l’ECC et les Catholiques ! Mais pourquoi ? Nous savons tous que celui qui contrôle la CENI, influence les élections en sa guise. Que veulent alors faire les deux confessions religieuses ? À ce questionnement, seuls les hommes d’église pourront répondre mais le peuple observe et voit. Des sources sûres, mettent à nue leur plan de conduire les acteurs politiques à un nouveau dialogue afin de permettre l’exécution du fameu « plan de sortie de crise de Martin Fayulu » et obtenir « le classement dans le tiroir de l’assemblée nationale de la proposition de loi sur le verrouillage des postes clés de souverainetés du pays ».
La vigilance des congolais
Aujourd’hui, le congolais n’est plus dupe. On sait voir et observe. La sanction vient toujours du peuple et gare à celui qui est du mauvais côté de la balance. Le peuple veut voir avancer les choses pour rapidement penser au social du peuple. Messieurs, pensez avant tout au peuple, pas à vos intérêts personnels car le naïf d’hier peut se montrer hostile aujourd’hui. À bon entendeur…