Un génocide est-il en cours au Burundi ? Depuis le début de la crise en 2015, les rapports d’ONG font craindre le risque d’un conflit sur base des considérations ethniques. Le 19 janvier dernier, le Parlement européen est même aller plus loin en appelant, dans une résolution, les Nations-Unies et la Cour pénale internationale à enquêter.
En Afrique, peu de voix s’élèvent pour commenter ces accusations. Peu, sauf celle de l’Afrique du Sud. Dans un entretien accordé mercredi au site burundais Ikiriho, l’ambassadeur de l’Afrique du Sud à Bujumbura s’est montré sceptique face à la relution du parlement de Bruxelles. « La façon dont les informations sur le pseudo-génocide sont propagées ressemble à une propagande pour susciter des troubles », a déclaré Éphraïm Oupa Monareng. « Franchement, je ne sais pas d’où vient ce que raconte le parlement européen sur le Burundi », s’est encore exclamé le diplomate.
La résolution du Parlement européen avait provoqué des vives protestations des autorités burundaises. Le 28 janvier dernier, plusieurs milliers de personnes ont manifesté devant la représentation de l’Union Européenne pour dénoncer « une résolution mensongère ».
Depuis le maintien au pouvoir du président Pierre Nkurunzinza et sa réélection contestée par l’opposition en 2015, le Burundi est plongé dans une grave crise politique. Des accusations des violations des droits de l’hommes sont régulièrement alléguées à l’encontre du pouvoir. Accusations chaque fois rejetées par Bujumbura.