De Liège, Yvon Muya
Chez le docteur Denis Mukwege, les prix et reconnaissance internationale n’en finissent pas de se bousculer. Le Prix Nobel de la Paix congolais a été reconnu, mercredi, à Liège, membre étranger de l’académie royale de Médecine de Belgique. Une distinction exceptionnelle réservée à quelques privilégiés. « Lui, il le mérite », a lancé à CAS-INFO, le représentant de l’Académie. Alors que l’Université de Liège offrait au fondateur de l’hôpital Panzi un dîner de gala en marges du premier congrès de la Chaire internationale Mukwege organisé sur le Campus.
Le célèbre gynécologue dont l’engagement pour la cause des femmes victimes des violences sexuelles, a été salué, de l’Amphithéâtre de l’Europe (salle des conférences de l’Université de Liège), au Parlement européen, était, bien sûr, la star de la journée.
« Si nous sommes réunis ici c’est parce que les violences contre les femmes et les enfants sont une réalité dans le monde et se poursuivent avec une cruauté inouïe », a souligné le recteur de l’université de Liège, Pierre Wolper. Il est toutefois resté optimiste. « Mais si nous somme aussi là c’est parce que des hommes et des femmes se lèvent pour dire qu’il faut que ça s’arrête. Le docteur Mukwege fait partie de ceux-là », a-t-il ajouté.
Et la meilleure façon d’aider les victimes c’est de les prendre en charge. D’où le modèle holistique développé par le médecin congolais et qu’il a soumis à l’évaluation des universitaires. Pendant 3 jours, les scientifiques venus du monde entier réfléchissent sur les thèmes ayant trait à la prise en charge médicale, psychologique, socio-économique et juridique, des victimes. La restauration devant, selon la thèse de Denis Mukwege, passer par un processus global. C’est-à-dire, par répondre aux besoins urgents des femmes violées tout en poursuivant leurs bourreaux sur le plan juridique.
Un engagement qui vaut tous les prix possibles. Déjà Prix Sakharov du Parlement européen, Denis Mukwege s’est vu décerner, en 2018, le prestigieux Prix Nobel de la Paix. Historique. Pour la République Démocratique du Congo, son pays, l’un des plus touchés par les violences sexuelles dans le monde.