Par Jean Pierre K
Le signal de la télévision First Radio and Télévision by Satellite (RTVS1), média appartenant à l’opposant Adolphe Muzito, n’ a toujours pas été rétabli, une semaine après avoir été coupé.
Pour dénoncer cette coupure qualifiée d’ «irrégulière» et exiger le rétablissement du signal, les agents de ce média ont appelé samedi à une marche de colère.
La manifestation de protestation partira du siège de la RTVS sur l’avenue Lukusa (Commune de la Gombe) jusqu’au siège du Conseil Supérieur de l’audiovisuel et de la Communication (CSAC) sur la place royale en passant par le boulevard du 30 juin.
Selon un des responsables de ce média, l’ordre de couper le signal aurait été donné par un «conseiller du président Tshisekedi». Notre source renseigne que ce dernier (Conseiller de Félix Tshisekedi, Ndlr) n’aurait pas digéré les propos tenus contre le Chef de l’État au cours de l’émission propagandiste (Spécial Lamuka), la veille de la marche interdite de l’opposition.
« Si tel est le cas, interrompre les émissions n’était pas la solution appropriée. Les personnes lésées pouvaient saisir les instances de régulation ou aller en justice contre les auteurs des propos qu’ils qualifient d’incitations à la haine », a confié à CAS-INFO, Edmond Izuba, président de la délégation syndicale à la RTVS.
« Je n’ai pas pris cette décision. Lorsqu’on m’a informé de RTVS1, on m’a dit que cette chaîne s’est illustrée dans les appels à la haine. Je ne peux pas confirmer. Lorsque je serai à Kinshasa je vais suivre. On m’a dit que la justice sera saisie. A mon avis, c’est l’Etat qui fonctionne. », avait déclaré Félix Tshisekedi, lors de sa première conférence de presse avec les journalistes nationaux, mardi à Bunia dans la province de l’Ituri. Toutefois, le président de la République avait promis de suivre le dossier de près une fois à Kinshasa.
Dans un communiqué conjoint publié jeudi, Journalistes en Danger (JED) et Reporters Sans Frontières (RSF), deux organisations de défense de la liberté de la presse avaient appelé à la réouverture de cette télévision dont le promoteur est l’un des ténors de la coalition opposée au régime de Félix Tshisekedi.
« C’est un véritable acte de censure qui est en totale contradiction avec les promesses effectuées par le nouveau président en matière de liberté de la presse. Les exactions commises contre les journalistes et les médias congolais sont en baisse depuis le début de l’année. Nous exhortons la nouvelle administration à ne pas revenir en arrière avec des méthodes de censure à l’œuvre sous le régime de Joseph Kabila, », a déclaré Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF.