Par Jean Pierre K
Alors qu’une relative accalmie a été observée jeudi dans la capitale Kinshasa, la tension a par contre atteint son paroxysme à l’intérieur du pays où plusieurs manifestations des militants se réclamant proches du nouveau président ont été émaillées de heurts.
Dans le centre du pays, à Mbuji-mayi (Province du (Kasaï-Oriental), le siège du parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), n’ a pas résisté face à la colère des manifestants.
Plusieurs dizaines de militants ont fait irruption dans les locaux de l’ancien parti présidentiel situé au cœur de la ville et n’ont rien laissé après leur passage. Des meubles cassés, des documents jetés et déchirés, rien n’a été épargné. Selon un témoin joint par CAS-INFO, les militants ont mis le feu au bâtiment avant de quitter le lieu.
Le saccage de Mbuji-mayi vient s’ajouter à la longue liste de dégâts matériels subis par le parti de Joseph Kabila pendant les manifestations violentes qui ont gagné le pays depuis le début de la semaine.
D’autres actes de vandalisme attribués aux mêmes combattants du parti au pouvoir ont été rapportés mercredi à Lubumbashi, Kisangani, Mwene-Ditu et à Kinshasa. Dans la capitale, hormis le PPRD, deux autres partis influents du front commun pour le Congo (FCC) ont été incendiés.
Ici ou ailleurs, les manifestants expriment leur mécontentement à la suite des propos tenus par un député Kabiliste lors du débat à l’assemblée nationale sur les ordonnances présidentielles, devenues sujet de controverse.
Dans une déclaration mercredi, les députés PPRD qui ont désapprouvé les actes des militants du parti allié ont appelé l’assemblée nationale à constituer une commission parlementaire pour faire la lumière sur ces actes.
Dans la soirée, le porte-parole du bureau politique du PPRD avait confié à CAS-INFO qu’une « cellule de crise avait été mise en place entre le FCC et le CACH, pour promouvoir une désescalade et appalnir les appréhensions diverses, ayant été à la base des expressions partisanes ».
Elu en décembre 2018, président de la République à la suite des élections toujours contestées par l’opposant Martin Fayulu, Félix Tshisekedi qui n’a pas de majorité dans les deux chambres du parlement et dans plusieurs assemblées provinciales du pays, a formé une coalition avec l’ancien régime de Joseph Kabila, dont le contenu n’a jamais été divulgué.