Par P. Ndongo
Martin Fayulu sera fixé sur sa requête en contestation des résultats de la présidentielle du 30 décembre 2018 le vendredi prochain par la Cour constitutionnelle. Le candidat de la coalition Lamuka sait néanmoins que sa demande ne bénéficie pas des faveurs du ministère public. Ce dernier, le procureur près la Cour, l’a jugé irrecevable et plaidé pour la confirmation de la victoire de l’opposant Félix Tshisekedi.
Pourtant, le collectif d’avocats de Martin Fayulu aura tout tenté pour convaincre la Cour au sujet des irrégularités dans l’annonce des résultats par la CENI le 10 janvier dernier. Résultats publiés pendant que les opérations de compilation se poursuivaient dans certains centres de vote. Ce, alors que, la Centrale électorale n’a pas par ailleurs affiché les résultats dans un grand nombre de bureau de vote, a relevé le camp du candidat de Lamuka. Autre problème soulevé, le fait que la CENI n’ait pas accepté de confronter les résultats issus de la machine à voter avec les chiffres contenus dans les procès-verbaux.
Des accusations rejetées par le représentant de la CENI. Ce dernier a assuré que l’institution électorale a bel et bien procédé à la confrontation des données électroniques et celles issues des PV. Pas question donc pour lui d’autoriser un recomptage de voix comme le réclame Martin Fayulu. « Le recomptage de voix ne peut être effectué que si Monsieur Fayulu démontrait un endroit où il y aurait un doute et où il s’est senti lésé, on peut dans ce cas autoriser un recomptage dans cette circonscription-là », a déclaré un avocat de la CENI.
De leur côté, les avocats de l’UDPS conduits par Me Jean Joseph Mukendi, le tout nouveau député de Mbujimayi, ont relevé les erreurs de forme dans le dossier déposé par le camp adverse, à savoir, deux requêtes contradictoires avec d’un côté une revendication de la victoire de Fayulu à plus de 60% et une autre à 47%, de l’autre. De quoi justifier purement et simplement le rejet de la contestation électorale par le candidat arrivé deuxième du scrutin présidentiel.
Face au mur de l’UDPS et de la CENI, les avocats de Martin Fayulu ont proposé trois solutions : l’annulation des résultats, le recomptage de votes ou alors la réorganisation des élections en incluant les 3 villes ecartées le 30 decembre, Beni, Butembo et Yumbi. On verra si c’est eux ou le ministère public que la Cour constitutionnelle suivra dans 3 jours.