Par CAS-INFO
« Aujourd’hui, à 118 jours des élections, le gouvernement de la RDC dispose de moins de quatre mois pour achever l’organisation d’élections libres, équitables et crédibles », s’est alarmée lundi, au Conseil de sécurité, l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU.
Nikki Haley s’exprimait à l’occasion d’une réunion consacrée à la situation en RDC et en a profité pour accentuer la pression sur le chef de l’État. Car si le processus électoral est parsemé d’embuches, la décision de Joseph Kabila de se retirer est déjà une bonne nouvelle pour la Maison Blanche. « Heureusement, nous avons déjà franchi une étape importante. Le président Kabila n’a pas présenté sa candidature à la présidence avant la date limite, de sorte qu’il ne peut pas légalement se représenter ou occuper légitimement les fonctions de président après janvier 2019. », a souligné la diplomate américaine.
Pour les États-Unis, en effet, le renoncement par le Président Kabila à un 3e mandat est une étape importante sur la voie d’une transition pacifique au pouvoir. « L’histoire jugera favorablement la décision du Président Kabila si elle conduit à des élections libres, équitables et crédibles qui se traduiront par une démocratie durable pour le peuple congolais, ce qui sera, nous l’espérons, l’héritage qu’il fera sien dans les mois à venir. », a-t-elle toutefois tempéré.
« Il doit exister un espace politique où les candidats puissent faire campagne librement »
Inquiet concernant la crédibilité des élections, Washington s’interroge également sur la volonté du gouvernement congolais de se passer de l’aide internationale, en particulier l’appui logistique de la Monusco. « Nous respectons la RDC en tant qu’État membre souverain des Nations unies. Mais cela ne peut qu’éveiller des soupçons lorsque le gouvernement congolais refuse l’aide qui aiderait à faire d’élections libres, équitables et crédibles une réalité. ».
Car pour les États-Unis, il est important que tous les candidats aient les mêmes chances. Ce qui ne semble pas le cas pour l’instant, selon Nikki Haley. «Il doit exister un espace politique où les candidats puissent faire campagne, les citoyens se rassembler et les membres de l’opposition parler librement, sans crainte. L’opposition ne peut faire l’objet de violences, d’intimidations, de harcèlement, ni être réduite au silence. Les partis politiques doivent pouvoir rivaliser sur un pied d’égalité. », a insisté Mme Haley. « Nous ne connaîtrons jamais la volonté du peuple congolais en l’absence d’un environnement propice à des élections. ».