Par CAS-INFO
Entre Le Botswana et la RDC rien ne va plus. En l’espace de 48 heures, les deux pays membres de la Communauté pour le développement des États de l’Afrique australe (SADC) se sont envoyés des amabilités. Par communiqués interposés. En cause, la sortie piquante de Gaborone le lundi 26 février dernier sur « certains dirigeants politiques qui refusent de renoncer au pouvoir au moment de l’expiration de leur mandat ». Provoquant la « consternation » du gouvernement congolais ce mercredi.
Si elle ne changera pas grand-chose dans les faits, cette passe d’armes médiatico-diplomatique aura le mérite de mettre en évidence une réalité : celle d’un petit pays qui pousse pour la solidification de la démocratie en Afrique et d’un autre, la RDC, sur laquelle pèse le risque d’instabilité en raison du maintien au pouvoir du chef de l’État Joseph Kabila dont le dernier mandat a expiré le 20 décembre 2016.
Pour le Botswana, le défi n’est pas facile à relever. Si, au sein de la SADC, des pays comme le Malawi (4 alternances en 20 ans), la République parlementaire de l’Ile Maurice qui change régulièrement des premiers ministres, la Tanzanie et la Zambie, qui ont vu leurs présidents changer de noms au sein des partis au pouvoir en 2015 et 2016, ou encore l’Angola qui vient enfin de tourner la page de 30 ans de Dos Santos, peuvent donner un motif d’espoir, la région reste bien une zone d’instabilité politique et de persistance de l’autoritarisme avec notamment les partis nationalistes (Mozambique, Angola, Namibie, Zimbabwe) qui gardent leur mainmise sur le pouvoir depuis les indépendances. Tandis que Madagascar, avec Hery Rajaonarimampianina, peine à faire oublier les habitudes de coup d’États qui ont rythmé l’accession au pouvoir sur la Grande Ile ces dernières décennies.
Avec ses trois alternances démocratiques au pouvoir dont l’une concernait le départ de la tête du pays de l’ancien médiateur de la crise congolaise Ketumile Masire, en 1998, le Botswana trouve à chaque réunion de la SADC ou de l’Union Africaine, une occasion de plaider pour plus de démocratie sur le continent. Une voix bien trop petite face aux dinosaures camerounais, Algérien ou encore Tchadien, qui cumulent jusqu’à plus de 40 ans au pouvoir…, pour se faire entendre.