Par CAS-INFO
L’information est presque passée inaperçue. Pourtant elle a tout pour attirer l’attention en République Démocratique du Congo. Et c’est le président français qui le dit, en marge du sommet Union européenne –Union Africaine, qui a pris fin à Abidjan. Interrogé par France 24 et RFI sur la crise en RDC, Emmanuel Macron a laissé entendre qu’il travaillait déjà sur le dossier. En étroite collaboration avec les dirigeants africains.
« J’ai eu plusieurs contacts avec le président de l’UA actuel et j’en aurai avec celui avenir pour que les discussions aient lieu dans le cadre de l’Union africaine, qui est le bon cadre pour qu’en 2018 nous ayons des élections dans le cadre constitutionnel prévu », a expliqué le président français lors de cette interview télévisée.
Le président de l’UA en exercice actuel, c’est bien Alpha Condé, dont le mandat expire à la fin de janvier 2018. Et il est fort probable que son successeur se nomme Paul Kagamé, le Président rwandais, comme l’a d’ailleurs mentionné le journaliste français qui interrogeait Macron en relançant les propos du président francais.
Partisan d’une approche africano-africaine de résolution des crises du continent, la France d’Emmanuel Macron soutient que l’UA devrait être la seule plateforme à mettre en avant pour soutenir le processus menant aux élections l’an prochain au Congo Kinshasa.
Pour la RDC, le choix de Paul Kagamé, à la présidence tournante de l’Union africaine, une fois confirmé, ainsi que le rôle que cherche lui faire jouer la France, sera à la fois intéressant et un défi. Intéressant car il s’agirait non seulement de l’UA, mais aussi d’un pays de la région partageant surtout la même frontière, qui se verrait ainsi chargé de veiller que la case du voisin ne penne trop de feu au risque d’être embrasé soi-même.
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Le Rwanda, s’occupant de la crise congolaise, même dans le cadre largement africain, sera tout de même un défi, vu le passé conflictuel qui caractérise les relations entre Kigali et Kinshasa, et l’image pas toujours glorieuse que le pays des mille collines représente dans l’opinion congolaise. Par ailleurs, l’opposition congolaise accuse régulièrement le gouvernement congolais de proximité avec le régime de Kigali. Dernier élément. Sur la manière de sortir de la crise en RDC, le Rwanda n’a jamais mâché ses mots. « Il faut laisser les Congolais résoudre eux-mêmes, entre eux, leurs problèmes », exhortait la ministre des affaires étrangères Rose Mushikiwabo, en janvier 2017, lors du sommet de Kigali qui a vu Alpha Condé prendre les commandes de l’UA. Dans les prochaines semaines, ce pourrait pourtant être le Rwanda qui entreprendrait d’aider les Congolais à trouver le chemin de la paix.