Les ONG de lutte contre le SIDA sont vent debout, alors que s’est ouvert dimanche à Paris le Congrès mondial sur l’un des virus les plus ravageurs du siècle. Dans leur viseur, la France, mais aussi les États-unis. Les deux grandes puissances et principaux contributeurs ont annoncé des coupes budgetaires dans la recherche et la lutte contre l’épidémie.
Pour les États-Unis, avec un Donald Trump, qui veut tout chambouler depuis son arrivée à la Maison blanche – climat, immigration, hostilité au libre-échange – la situation est particulière, et encore que les militants anti-Sida n’entendent pas voir le premier bailleur de fonds se désengager. Difficile, en revanche, de comprendre la position d’Emmanuel Macron à se dérober sur un fléau qui reste préoccupant malgré les progrès réalisés. D’où la bronca des 6000 scientifiques dimanche à Paris, à la fois contre le président français, qui s’est défilé, et contre sa ministre de la santé Agnès Buzyn, qui n’aura finalement rien annoncé de concret. Bref, Emmanuel Macron veut « Make our planet graet again », tout en se désengageant de ce front du Sida qui conserve toujours une capacité suffisante pour menacer encore demain la même planète qu’il veut sauver du réchauffement climatique.
Le Sida chute en Afrique
La pression multipliée sur les principaux contributeurs intervient au moment où l’Onusida publie des chiffres encourageants, notamment concernant l’Afrique. D’après ce rapport publié le 20 juillet et intitulé « la balance a penché », l’agence des Nations-unies souligne d’importants progrès en Afrique de l’Est et l’Afrique Australe, deux régions les plus affectées par le VIH et qui comptent plus de la moitié des porteurs du VIH.
« Depuis 2010, les décès ont chuté de 42% et les nouveaux cas d’infection, de 29%, avec une baisse de 56% des nouveaux cas d’infection parmi les enfants pour la même période », détaille Onusida évoquant un succès remarquable résultant des traitements du VIH et des efforts de prévention. De quoi voir d’un très mauvais œil le désintérêt de Paris et de Washington au moment où ces régions d’Afrique se mettent dans le sens de l’éradication de la maladie.