Le chef de l’État a poursuivi mardi son séjours à Lubumbashi où il s’est arrêté lundi en provenance de l’Afrique du Sud. Sur place Joseph Kabila a enchainé les audiences. Membres de la société, ceux de la Fédération des entreprises du Congo ou encore les chefs coutumiers de la province du Haut-Katanga. Des rencontres de routine sur la bonne marche du pays. Mais cette fois-ci, pas de fuite désagréable dans la presse.
Mardi, les Congolais se sont réveillés avec les échanges peu catholiques entre le chef de l’État et des représentants de l’église catholique à Lubumbashi étalés dans la presse. Alors que Joseph Kabila reprochait à la plus grande organisation ecclésiastique du pays de chercher à « créer le désordre dans le pays ». Une véhémente réaction du président de la république au message de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) qui appelle à la mobilisation pour exiger les élections d’ici avant la fin de l’année.
Une visite à oublier pour le chef de l’État tant elle avait déjà mal commencé lundi avec des tirs de gaz lacrymogène dans la commune de la Kenya où la police tentait de disperser un comité d’accueil de quelques jeunes opposants déterminés à se faire entendre.
L’épisode de ces jeunes manifestants ainsi que le boycott de l’archevêque de Lubumbashi [qui a séché la réunion de lundi entre le chef de l’État et les confessions religieuses, NDLR] constituent, s’il en est besoin, des signes alarmants du désamour entre le « Raïs » et l’un de ses bastions les plus incontestables durant les deux mandats écoulés.
Ici, en 2011, dans ce qui s’appelait alors province du Katanga, Joseph Kabila avait récolté 2.823.234 voix contre quelques 221 922 voix seulement pour son rival Étienne Tshisekedi. Un ras de marrée qui se transforme de plus en plus en défiance contre le chef de l’État à mesure que la crise politique se poursuit.