Élections, Ceni

Pas de date officielle, mais une indication. Pour la première fois depuis les multiples réclamations de l’opposition, la Commission électorale nationale indépendante lève un coin de voile sur l’agenda électoral des prochains mois en RDC. Prévues pour au plus tard le 31 décembre 2017, les élections présidentielles et législatives pourraient finalement se tenir en novembre 2018. « Le 29 novembre 2018 très exactement », a confié le président de la Ceni à des journalistes qui participaient mardi à un atelier sur les élections à Kinshasa.

« On ne navigue pas à vue, on a un chronogramme », a même lancé le patron de la Ceni, qui s’en tient toutefois, aux dispositions de l’accord de la Saint Sylvestre avant de rendre public son agenda. Autrement dit, aucune officialisation ne serait faite avant la mise en place du Conseil national du suivi de l’accord (CNSA), chargé notamment de fixer de manière consensuelle avec le gouvernement les dates des élections.

Pour la première fois donc, Corneille Nangaa sort du bois. Sachant bien que les « Off » des journalistes seront largement médiatisés. Une manière de tenter de calmer les esprits face aux nombreuses réclamations.

« Vous dites que décembre ou rien ! »

En effet, la tension est montée d’un cran depuis le message cinglant des évêques catholiques le 23 juin dernier dans lequel ils exigent l’organisation des élections le 31 décembre au plus tard tout en appelant les Congolais à prendre en mains leur destin. Un appel mal digéré par le chef de l’État, qui l’a fait savoir haut et fort aux représentants de l’église catholique à Lubumbashi lundi. « Vous nous menacez s’il n’y a pas les élections en décembre prochain. Vous dites que c’est décembre ou rien », a lancé Joseph Kabila, « énervé », selon les propos rapportés par la Libre Belgique.

Outre les évêques, les partis politiques multiplient eux aussi la pression sur la Ceni, à l’image de l’UNC de Vital Kamerhe qui a réclamé lundi le calendrier. « Si le 31 juillet 2017, la Ceni ne publie pas ce calendrier, nous irons dans la désobéissance et la résistance », a prévenu pour sa part Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi.