Invité à prendre la parole à la conférence du réseau europeen des parlementaires sur le processus démocratique dans la région des Grands lacs, l’évêque de Kilwa a livré, sans concessions, son analyse de la situation en RDC.
Pour Mgr Fulgence Muteba, il n’y a pas d’autres solutions que d’appliquer l’accord du 31 décembre 2016. « C’est la seule feuille de route crédible pour sortir le pays de la crise », a tranché le prélat avant d’ajouter, amusé : « C’est insolite…, toutes les institutions sont hors mandat ».
Bien avant, Mgr Muteba avait fustigé le Gouvernement actuel, installé selon lui, en violation de l’accord de la Saint Sylvestre. Et il estime qu’en ce moment, le Pouvoir chercher à nommer « un mouton docile à la tête du CNSA ».
Interrogé sur l’éventualité d’un 3e dialogue tel que certains l’envisagent déjà à Kinshasa, Mgr Fulgence Muteba a balayé la question d’un revers de la main. « Il n’ay aura pas de 3e dialogue », a-t-il martelé dénonçant au passage ceux « qui s’amusent à débaucher certains opposants ».
La position de l’évêque a été relayée par le député europeen et directeur Afrique des actions extérieures à l’Union européenne Koen Vervaeke qui a justifié les récentes mesures restrictives contre des hauts responsables congolais en raison, a-t-il expliqué d’absence d’application du compromis de la Saint Sylvestre.
Par ailleurs dénonçant la violence au Kasaï, le prêtre catholique a dénoncé l’instrumentalisation des milices, à des fins politiques, « comme ce fut le cas dans le Nord Katanga » a-t-il rappelé.
Face à des représentants d’ONG qui réclament plus d’actions de l’Union européenne sur autant le Gouvernement congolais que Burundais et Rwandais, l’évêque de Kilwa a lancé un appel au « front commun » des organisations de défense des Droits de l’Homme pour avoir plus d’influence auprès des instances internationales.