Un document de l’Union européenne datant du 20 avril 2017, dont CAS-INFO s’est procuré une copie, énumère les noms de 9 personnalités congolaises contre lesquelles l’Organisation envisagerait des sanctions.
« En accord avec les conclusions du Conseil du 6 Mars 2017 sur la RDC, ce rapport recommande une liste d’individus à l’annexe I pour être visés par l’interdiction de voyager et de visa, et le gel des avoirs, comme mesures appropriées et proportionnées », peut-on lire dans ce document.
Ainsi, le nom de l’ancien ministre de l’intérieur Évariste Boshab qui est pourtant déjà sanctionné par le trésor américain figure sur cette proposition des sanctions. Il lui est reproché son rôle dans la répression en tant que responsable de la police, des services de sécurité et des gouverneurs des provinces. Des griefs presqu’identiques retenus à charge d’Emmanuel Ramazani Shadary qui a pris le relai de la sécurité intérieure en décembre 2016.
Le porte-parole du gouvernement Lambert Mende va-t-il aussi être sanctionné ? L’inscription du ministre de la communication sur la liste est justifiée par le fait qu’il a été le porte-parole de la politique de répression. « Mende avait nié l’usage excessif de la force par les FARDC sur les civiles au Kasaï en parlant d’un montage », explique le rapport qui évoque également à charge du ministre de la communication la fermeture des médias.
Les 6 autres visés sont l’ancien chef de guerre Gédéon Kyungu. Il aurait envoyé ses hommes commettre des exactions au Kasaï en mars dernier. Le gouverneur du Kasaï central Alex Kande, depuis, convoqué à Kinshasa, est, lui-même dans le collimateur de l’Union européenne. Tout comme son collègue du Haut Katanga d’alors, Jean Claude Kazembe qui pourrait se voir reprocher ses différentes décisions contre l’opposition dans sa province pendant la période qui a précédé les événements du 19 septembre 2016.
Les 3 dernières personnalités concernées sont des officiers militaires. Le Colonel Paul Mugisha Muhumuza, commandant de la 11e brigade des troupes déployées au Kasaï, Muhindo Akili Mundos, commandant de la 31e brigade des Fardc et Éric Ruhorimbere, Brigadier colonel. Tous visés pour des abus sur les droits de l’homme.
À noter que les 9 personnalités ont été listées en attendant de réunir les informations suffisantes à leur charge. Alors que Reuters a révélé mercredi l’imminence des sanctions, difficile de savoir si la liste reste la même ou elle a changé.