Par Dony Mukoko
C’est un nouveau rapport du groupe d’étude sur le Congo (GEC) qui révèle l’horreur dans la ville meurtrie de Béni. Selon ce document publié lundi, le drame de Béni remonte de 2013 dans un contexte particulier celui de la rébellion du M23, contrairement aux pistes du gouvernement congolais qui circonscrit les faits de 2014 à 2016.
« Le GEC trouve que les acteurs originaux, ou les « initiateurs » des tueries, émergent de la mobilisation des réseaux armés à Béni pendant la rébellion du M23, en 2012 et 2013. Pendant cette période, certains officiers ex-APC ont cherché à poser des bases pour une nouvelle rébellion à Béni, les ADF ont manœuvré pour rester en vie, et les milices locales issues des communautés de minorité – surtout des Vuba et Bapakombe – ont essayé de réaffirmer un degré de contrôle sur le territoire ainsi qu’une influence politique », indique le rapport.
Le même document pointe du doigt l’armée congolaise. Le haut-gradé de l’armée, coordonnateur de la campagne militaire Sukola I, le Général Muhindo Akili Mundos serait impliqué. « Cependant, d’une manière presque contre-intuitive, l’armée congolaise s’est aussi impliquée dans les tueries dans son effort de coopter et d’affaiblir ses rivales. Ce changement de stratégie s’est produit au moment où la coordination de la campagne militaire Sukola I est passée au Général Muhindo Akili Mundos, à la fin du mois d’août 2014 ; Mundos fut donc impliqué personnellement dans l’organisation et dans l’exécution des tueries », ajoute le document.
Le gouvernement congolais a toujours démenti cette implication du Général Muhindo Akili, qui faisait déjà l’objet d’une enquête du groupe d’experts. Il figure par ailleurs sur la dernière liste des sanctions de l’Union européenne.