Par Marcel Kitambala
Le porte-parole du gouvernement Lambert Mende demande à la communauté internationale d’attendre les conclusions de l’enquête en cours pour enfin déterminer les vraies causes de l’incident meurtrier survenu, le vendredi soir dernier dans le Sud-Kivu.
« Dès que le lieutenant Mbuza Ndondo est mort, dès que ces gens qui ont attaqué la patrouille ont été tués, une enquête a été initiée par la justice militaire. Elle est entrain de se dérouler. Nous attendons les conclusions. Alors ça nous étonne d’entendre certains de nos partenaires nous dire : ‘’demandons une enquête’’. Est ce que nous sommes un non État ou quoi »? s’interroge-t-il. Nous attendons une conclusion de l’enquête déjà en cours. Nous ne connaissons pas qui sont ces gens, c’est l’enquête qui doit dire. Nous ne savons même pas s’ils sont des burundais », a-t-il insisté à CAS-INFO.
Cette réaction intervient quelques jours après de multiples appels de l’ONU demandant à la RDC de diligenter une enquête pour enfin identifier les auteurs de ce crime à la frontière entre la RDC et le Burundi causant la mort de 34 personnes dont un officier de la police selon les autorités congolaises. Du coté de la Mission des Nations Unies en RDC on dénombre 36 réfugiés dont des demandeurs d’asile burundais tués par l’armée congolaise alors qu’ils manifestaient pour exiger la libération de quatre des leurs, expulsés vers leur pays d’origine après avoir été arrêtés.
Pour sa part, le ministre du développement rural et notable de ce coin du pays a appelé les autorités du Bujumbura à la réconciliation nationale pour éradiquer le déplacement massif des réfugiés burundais dans le sol congolais. « Ce que nous demandons aussi au Burundi c’est d’organiser le dialogue entre politiciens burundais pour qu’il s’y trouve une solution comme nous avons trouvé une solution ici chez nous au Congo», a-t-il déclaré.
Le Burundi traverse une grave crise politique émaillée de violences depuis la candidature en avril 2015 du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé et sa réélection en juillet de la même année. Ces violences ont déjà fait de 500 à 2.000 morts, selon les sources (ONU et ONG), des centaines de cas de disparition forcée et de torture et ont poussé à l’exil plus de 400.000 Burundais. La RDC accueille 44.000 réfugiés burundais sur son territoire dont 2.005 à Kamanyola, selon le HCR.