Par Jean Pierre K
Il y a une année, une image forte en provenance de Kinshasa, faisait le tour du monde. Devant une forêt de caméras venues de la planète terre, Joseph Kabila, tout souriant, remettait les symboles du pouvoir à son successeur, Félix Tshisekedi, fraîchement élu au terme d’une présidentielle toujours contestée.
La veille, dans un discours d’au revoir, l’ancien président dont le dauphin, Ramazani Shadary avait mordu la poussière, assurait quitter le fauteuil présidentiel sans regrets ni remords.
Celui qui aura présidé à la destinée de l’un des plus grands pays d’Afrique 18 ans durant sera ovationné même par ses opposants farouches de l’Udps.
Cette passation civilisée du flambeau a marqué un nouveau décollage pour le pays, caractérisé depuis des années par des guerres interminables. Soucieux de travailler ensemble, Félix Tshisekedi qui n’a pas gagné les législatives accepte de former une alliance de gouvernement avec le camp Kabila, majoritaire au parlement national et dans les chambres législatives provinciales. C’est la naissance de la coalition FCC-CACH.
Difficile consensus
Kabila voulait d’une coalition des forces progressistes et Tshisekedi s’est laissé séduire. Les deux hommes rejettent l’idée d’une cohabitation et décident de former le gouvernement ensemble. Les négociations prendront jusqu’à 6 mois avant la fumée blanche. Une longue attente qui avait fini par exacerber les sympathisants de Félix Tshisekedi, convaincus que le camp de l’ancien pouvoir bloquait les choses. La méfiance qui avait cédé place à la confiance mutuelle commence à renaître, et depuis, c’est, « je te déteste, moi aussi », dans les états-majors de ces deux blocs.
Une cohabitation tumultueuse
Au sein de la coalition, le consensus semble être une exception. Une sortie sur cinq de Félix Tshisekedi appelle à une réplique de ses coalisés. De la nomination de l’informateur annoncée lors de son premier voyage à Windhoek à la menace de « déboulonner le système dictatorial », chacune de grandes sorties médiatiques du président congolais a toujours fait l’objet de contestations dans le camp de son prédécesseur.
D’ailleurs, cet anniversaire aurait été célébré autrement n’eût été la polémique sur l’éventualité de la dissolution de l’assemblée nationale qui empoisonne en ce moment, les relations du jeune couple Kabila – Tshisekedi.
Un an après, la coalition peine à se consolider. La bonne entente souvent affichée par le tandem Kabila – Tshisekedi a du mal à se répercuter auprès de leurs bases respectives qui se regardent en chien de faïence.
Si les deux blocs n’arrivent pas à se dépasser, mettre chacun de côté son égo, parier sur l’explosion en plein vol du tendem Tshisekedi-Kabila ne serait pas faire de la prophétie de malheur. Tant les signes d’un divorce programmé n’en finissent pas de se multiplier.