Le ministre de la Justice était mardi soir l’invité du journal Afrique de Tv5 Monde. Au menu, le débat au Conseil des Droits de l’Homme sur les violences au Kasaï. Poursuivi par la Justice belge pour crime contre l’humanitaire, Alexis Thambwe Mwamba n’a pas échappé aux questions sur cette encombrante affaire de l’avion abattu en 1998 du temps de la rébellion du RCD. Un exercice délicat.
« Il y a eu un incident militaire majeur et nous avons estimé qu’il fallait communiquer », s’est justifié pour la première fois celui qui occupait alors les fonctions de chargé des relations extérieures du Rassemblement des Congolais pour la démocratie au moment des faits. Et de poursuivre de manière étonnante telle une nouvelle revendication de l’attaque : « On ne pouvait pas abattre un avion et ne pas donner les raisons pour lesquelles on l’a fait ».
Du coup Thambwe Mwamba, à qui on vient de faire écouter son intervention d’il y a 19 ans sur Rfi, se replonge dans ce passé, plutôt, encombrant, retrouvant à la fois le rôle d’ancien chef de guerre et celui d’insurgé contre le régime auquel il appartient aujourd’hui et il décrète :
« Nous l’avons fait, c’est clair. Cet enregistrement, il est de moi. À la suite des informations qui ont été données par nos forces militaires sur le terrain, ils nous ont informé de l’incident, nous devions communiquer. J’étais le chargé des relations extérieurs du mouvement. C’est moi qui devais communiquer ».
Thambwe Mwamba assume, mais n’exclut pas un coup monté. « Nous savons d’où ça vient […]. Nous avons fait nos propres enquêtes et elles nous ont conduit justement sur l’origine de ces déclarations ». La théorie du complot est en marche.
Errare humanum est. Ses perseverare est stultum diabolicumque.