Par CAS-INFO

Soupçonnés d’avoir tenté de détourner au moins 7 millions USD , Emmanuel Mbo, président du conseil d’administration et Jean Masumbuko, Directeur général de la Société Commerciale des Transports et Ports (l’ex-Onatra) ont été arrêtés depuis le jeudi 10 février.
Ce dossier pour lequel ces deux personnalités sont détenues par la justice, avait fait objet des enquêtes de l’inspection générale des finances qui, avait alerté en son temps sur le risque de détournement grave.

Il y a plusieurs jours, dans une correspondance adressée à Adèle Kayinda, ministre du Portefeuille, Jules Alingete , l’IGF chef de service, prévenait sur « la gravité des actes de mauvaise gestion » à la SCTP.

Selon lui, « Cette situation n’est pas mobilisatrice des services appelés à lutter contre les anti-valeurs dans la gestion publique ».

« L’absence de votre réaction en tant que responsable des entreprises publiques de l’État risque de consacrer l’impunité dans la gestion publique« , rappelait Jules Alingete à Adèle Kayinda dont son silence dans le traitement de cette affaire inquiété.

Des sources proches du dossier notamment certains cadres du secrétariat général au portefeuille et le conseil supérieur du portefeuille, (CSP) qui ont requis l’anonymat, indiquent que « Lambert Kandala, le directeur de cabinet adjoint d’Adèle Kayinda qui est son oncle biologique, a mal géré cette affaire suite à leur implication mal intentionnée« .

« Ce dossier est vrai. Le DG et le PCA ont été suffisamment conseillés mais ils se sont entêtés disant qu’ils avaient un soutien au sein cabinet de la ministre de portefeuille« , lâche une source au secrétariat général du portefeuille.

De l’autre côté, une autre source au conseil supérieur du portefeuille révèle que « le DG de l’ex-ONATRA est le fruit de l’oncle de la ministre Adèle Kayinda, cet oncle est aussi son directeur de cabinet adjoint. Ce dircaba est le tout puissant au cabinet. C’est pourquoi le ministre a eu du mal à suspendre le DG et PCA de la SCPT. Ces derniers ont même adhéré au parti politique d’Adèle Kayinda pour sécuriser leurs postes et avoir plus de garantie face aux probables poursuites. Adele Kayinda et son Dircaba avaient étouffé ce dossier alors qu’il était sur leurs tables depuis plusieurs semaines. Les surfacturations évoquées sont vraies, la ministre et le Dircaba y sont pour beaucoup. Le DG et PCA ont cherché l’appui auprès d’Adèle Kayinda et son Dircaba mais cela n’a pas réussi« .

Et d’ajouter , « Tout s’est fait aussi avec la complicité de Clement Musengezi, membre du conseil supérieur du portefeuille et cadre d’ l’Alliance de démocrates chrétiens du Congo(ALDEC), Parti d’Adèle Kayinda ».

Dans une interview à la presse, après l’arrestation des dirigeants de la SCPT, Jules Alingete a fait savoir que « Nous avions constaté des tergiversations au niveau du ministère du portefeuille. Vous savez la lutte contre l’impunité et le combat pour l’instauration de la bonne gouvernance est une vision personnelle du chef de l’Etat son Excellence Monsieur le président de la République veut que dans notre pays qu’on puisse repousser les anti-valeurs ainsi que la corruption dans la gestion Publique. Lorsqu’il y a des faits véreux et des présumés détournements nous ne pouvons pas restés insensibles. Donc nous ne comprenons pas pourquoi l’inspection générale des Finances, un organe de contrôle relevant de l’autorité direct du Chef de l’Etat, nous transmettons des rapports avec des faits vrais et nous puissions nous mettre à faire des débats avec les autorités qui sont appelées à redresser les entreprises publiques. Donc nous pensons pour nous qu’il n’y a pas suffisamment de volonté pour accompagner le Chef de l’Etat dans sa vision de lutte contre l’impunité voilà pourquoi nous avions user de nos prérogatives comme officier de police judiciaire, pour saisir le ministère public qui est le parquet général, pour qu’il s’en occupe… ».

« Les complices des mandataires de la SCTP (ex Onatra) dans la surfacturation de 5 millions de Usd du dossier IMD sont dans des cabinets ministériels. C’est une prédation en bande organisée« , a dénoncé Jules Alingete.

En ce qui le concerne, le président de l’ACAJ a déclaré que le DG et PCA qui ont été arrêté sont déjà placés sous mandat d’arrêt provisoire et transférés à la prison de Malala. Ils avaient tenté de surfacturer un contrat de la SCPT avec la société IMD de 2 millions USD à 7 millions USD. Alors que pareil montant relève de la compétence de l’Assemblée générale.

« La société IMD avait signé il y a quelques années un contrat avec la SCTP pour lui fournir certains matériels. Ce contrat portait sur un montant estimé à 2 millions USD. Par la suite, la société va revenir pour dire qu’elle a connu des dommages à cause de la non exécution des obligations qui incombaient à l’ex-Onatra. Ils vont s’arranger pour faire passer le montant d’abord de 2 millions à 5 millions USD, par la suite de 5 millions USD à 7 millions USD sans fondements justifiés et justifiables. Tout en sachant aussi que pareil montant ne peut être décidé que par l’Assemblée générale. Ce montant n’est pas de la compétence du comité de gestion, moins encore du conseil d’administration« , explique-t-il.

De ce fait, le coordonnateur de l’ACAJ appelle la justice à approfondir les enquêtes jusqu’à traquer tous les complices dans cette affaire.