Par CAS-INFO
A la suite d’une recommandation de l’Assemblée nationale, la ministre d’État, ministre du Portefeuille, Adèle Kayinda Mahina, a suspendu, le 18 avril 2023, le directeur général de la Société nationale d’électricité (SNEL SA), Fabrice Lusinde Wa Lusangi Kabemba. Alors qu’il n’est pas partie prenante à ce dossier, l’inspecteur général des finances-chef de service Jules Alingete a fait acte de rébellion à la décision de l’assemblée nationale.
L’accusant notamment d’incompétence et de manque de vision claire pour l’électrification du pays, les députés nationaux ont recommandé, le 12 avril, la destitution du DG de la SNEL, dans 48 heures après la notification de la décision de la plénière.
Après cette décision des élus nationaux, le chef de service de l’Inspection générale des finances (IGF) a dans une interview accordée à Bosolo n’a politik contesté la décision de la Représentation nationale.
« Il ne nous a pas été posé la question sur la gestion de la SNEL. L’IGF encadre les opérations financières de la SNEL mais le rapport que nous avons ne retrace alors aucun fait de détournement des deniers publics dans cette entreprise durant les six(6) derniers mois », a-t-il déclaré.
Jules Alingete a poursuivi sa croisade contre l’Assemblée nationale, en soutenant que pour avoir été recruté sur concours à la demande des institutions internationales, le DG suspendu, Fabrice Lusinde est suffisamment compétent et intègre pour être suspendu.
Plusieurs sources indiquent que « Cette affirmation est d’une fausseté à faire rire même des singes car, le DG suspendu pour incomprétence, ancien mandataire cacique du FCC, agronome de formation, a la réputation d’être un incompétent notoire, dépassé par les aspects purement techniques de la SNEL, lui même étant un agronome de formation« .
A titre illustratif, révèlent certains agents de la SNEL, « en 5 ans en tant que DGA de la SNEL, il aurait refusé de payer les frais de fonctionnement de centrales. A son passif, on compte également l’arrêt de travaux de la construction de la ligne Tshibua-Kabeya Kamuanga, le blocage de travaux Bedera et l’intensification du délestage« .
L’IGF plus forte que l’Assemblée nationale ?
Dans l’opinion publique, on se demande sur base de quel pouvoir, le chef de service d’une structure, affiliée à la présidence de la République soit-elle, peut-il se permettre de s’opposer publiquement à une résolution de la plénière de l’Assemblée nationale.
Au bas mot, Jules Alingete conteste aux députés nationaux le pouvoir de contrôler les mandataires publics, de surcroît membres de l’exécutif qui est l’émanation de la chambre basse du parlement.
Dans son entendement, le contrôle parlementaire sur la SNEL a été mal fait et que les élus du peuple devront désormais se référer à l’IGF avant d’exercer leur devoir parlementaire. Heureusement que le ridicule ne tue pas.
Bien plus, d’aucuns se demandent si toutes les institutions de la République démocratique du Congo devront se référer à l’IGF avant de décider dans le cadre des prérogatives leur reconnues par la Constitution.