Par Badibanga poivre D’Arvor (Bukabu)
C’est ce qu’affirme le directeur de la société nationale d’électricité, Snel sud-kivu et Maniema, Deo Mashali. Dans une conférence de presse ce vendredi 11 Octobre en son bureau, il explique que sa société a « forcé la nature » en desservant la ville de Bukavu en courant électrique plus que normalement.
Pour alimenter la ville en énergie pendant quatre jours, il a fallu augmenter la production de 8 mégawatts sur les 18 mégawatts existants. Ceci, pour éviter des interruptions intempestives qui seraient mal perçues par le chef de l’État avec ses délégations d’hôtes de marque, a expliqué Deo Mashali qui se veut technique dans son argumentaire.
« Le niveau d’eau du lac est actuellement de 1.462,47 mètres au lieu de 1.463,00 mètres. Il y a baisse du niveau d’eau de 4 centimètres pour les quatre jours du président à Bukavu ».
C’est un fait déplorable quand on sait que le niveau d’eau du lac Kivu connaît une forte diminution suite au changement climatique et à la rareté des pluies. Une situation accentuée aujourd’hui par la desserte énergétique exagérée, mais à raison, du séjour de la délégation présidentielle. Cet état déficitaire de la fourniture d’énergie ne permet pas à la Snel de répondre à la demande de tous ses consommateurs, une demande estimée à 115 mégawatts alors que seul le volume de 18 mégawatts est disponible.
Un déséquilibre criant, d’après notre source qui reconnaît que la situation énergétique est effectivement alarmante à l’Est du pays et appelle à plus d’actions. Deo Mashali espère relever ce défi dès que certains projets seront réalisés entre deux et cinq ans. Il fait allusion à l’accélération des projets de construction des centrales hydroélectriques de Ruzizi 3 et 4, l’exploitation du gaz méthane pour la production de l’énergie et le recours aux énergies renouvelables, dont la photovoltaïque.
Bien d’autres projets sont à l’étude, et une fois exécutés, l’Est de la RDC pourra être éclairé sans difficulté, indique la Snel qui fait figure d’un parent pauvre à cause de la vétusté des matériels à la centrale Ruzizi 1, la modicité des recettes dû au faible taux de recouvrement auprès de ses consommateurs estimé à 32% et consorts.
En attendant une solution définitive, les habitants du Sud-kivu n’ont qu’à s’habituer encore à baigner dans l’obscurité quelques jours de la semaine avec le système de desserte alternée du courant électrique. En dépit de ce déficit, la Snel tient à accompagner le gouvernement dans sa politique énergétique d’accroître le taux d’accès à l’électricité de 11 à 30% à l’horizon 2030.