Par Jean Pierre K
« Je savais que ça finirait par arriver ». Se confiant en exclusivité à CAS-INFO, Mike Mukebayi sait que cette fois-ci, il est dans l’oeil du cyclone. L’information sur la levée de son immunité parlementaire n’a fuité que ce mardi dans la soirée alors que la décision du bureau de l’assemblée provinciale de Kinshasa avait déjà été prise depuis de la semaine dernière.
« Je n’ai pas été notifié, je l’ai appris comme tout le monde sur les réseaux sociaux », se désole le député provincial, désormais libre pour être entendu par la justice.
L’élu de Lingwala est visé par trois plaintes dont une, déposée par Molendo Sakombi, ministre proche de Vital Kamerhe, avec qui il s’était disputé un siège à la députation nationale aux dernières élections.
« Je ne me reproche de rien, je suis calme et prêt à répondre devant les juges », promet l’ancien journaliste qui purge depuis juin dernier une suspension de tous les travaux parlementaires pour avoir « failli à l’éthique professionnelle ». Une décision assortie d’une autre sanction, le gel de ses émoluments.
Dans ses déboires, Mike Mukebayi a sa petite idée sur l’identité de ceux qu’il pense être ses persécuteurs. C’est le cas du président de l’assemblée provinciale qu’il accuse d’être à la manœuvre. « Il [Godé Mpoyi, Ndlr], cherche à me faire taire, mais il n’y arrivera pas. Même dans ma cellule de prison, je continuerai à dénoncer le mal », jure le député suspendu, qui affirme avoir saisi la cour de cassation ce mardi 10 septembre pour protester contre une sanction« illégale » selon lui.
« Godé Mpoyi a violé les règlements intérieurs de notre chambre, alors que le juge de la cour d’appel devrait se prononcer dans cette affaire la semaine passée, il a subi des pressions jusqu’à ce qu’il s’est dessaisi du dossier », accuse-t-il.
« Je sais que c’est Vital Kamerhe qui veut me faire taire »
La prison ne me fait pas peur, répète-t-il à qui veut l’entendre. Le CPRK (ex prison de Makala), Mike Mukebayi y a séjourné en 2014, accusé alors de diffamation et délit de presse par le frère du cardinal retraité Laurent Monsengwo.
Mais le tonitruant député qui sait qu’il peut y retourner n’importe quand, compte d’abord donner un coup dans la fourmilière avant de voir ce jour arriver. Pour cela, il accuse à tout va. « J’ai appris qu’il existe trois plaintes contre moi mais je sais au fond que c’est Vital Kamerhe qui veut me faire taire aussi car j’ai beaucoup dénoncé son implication dans l’affaire de 15 millions », affirme Mike Mukebayi en pointant du doigt cette fois-ci le directeur de cabinet du Chef de l’État avec lequel il n’a jamais été en odeur de sainteté.
CAS-INFO n’a pas été en mesure de recueillir la réplique du leader de l’UNC. Tout comme celle du président de l’assemblée provinciale de Kinshasa, qui n’a pas souhaité faire de commentaire.