Plus d’une semaine après sa condamnation à un an de prison dans un dossier immobilier à Kinshasa, Sindika Dokolo s’explique. Dans une lettre adressée au ministre de la justice et largement partagée sur les réseaux sociaux, l’homme d’affaires qui vit en Angola, s’adresse directement au ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba.
« Il y a 31 ans, en 1986, le régime du Marechal Mobutu, au mépris des lois, avait décidé de dépouiller feu Augustin Dokolo Sanu, mon père, de sa banque et de la quinzaine des sociétés qui constituaient son Groupe ». L’homme d’affaires entame sa plaidoirie par une petite page d’histoire. Non sans l’intention de rappeler qu’aujourd’hui, encore, le régime en place, qu’il combat, est décrié.
Au sujet des immeubles, qui lui valent, lui et son frère, Dokolo Luzolo, la condamnation, « ils nous furent cédés par feu notre père après leur restitution par l’État congolais », plaide-t-il de nouveau avant de rappeler qu’ils ont déjà été, tous deux, jugés et acquittés pour les mêmes faits et contre les mêmes parties par le Tribunal de Paix de Ngaliema.
« Manœuvres grossières »
Loin de se limiter à raconter son histoire, dans cette lettre ouverte à la portée du grand public, celui qui se définit comme le « citoyen énervé »y fait aussi de la politique. Il dénonce les manœuvres « grossières » ne visant qu’un seul but : le faire condamner à tout prix, écrit-il.
Et de s’interroger : « serait-ce parce qu’en usant de mon droit de citoyen et à diverses occasions, j’ai dénoncé la gouvernance de mon pays et appelé à un changement démocratique conformément à la constitution et aux lois de la République ? »
Croyez-moi, Excellence Monsieur le Ministre, il n’y a pas de pire tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice, de la même manière que l’injustice voue fatalement à la perte ceux qui s’y adonnent, a-t-il conclu citant.
Citoyen Congolais, expatrié en Angola où il a épousé la femme la plus riche d’Afrique, qui n’est personne d’autre que la fille d’Eduardo Dos Santos, le président angolais, Sindika Dokolo est monté en puissance ces derniers mois dans ses prises de position contre le régime de Kinshasa : dons aux réfugiés, critiques de la politique agricole, qui a fait flop, de Bukangalonzo, et en ce moment appel à la mobilisation en vue d’une « désobéissance civile » contre Joseph Kabila. Sindika Dokolo pense que c’est cet activisme débordant qui lui vaut ses ennuis judicaire.