Plus de 48 heures après les graves accusations sur la malversation financière présumée en République Démocratique du Congo, les personnes et institutions incriminées commencent à réagir. Dans l’ensemble, toutes sont catégoriques. La Commission Électorale nationale indépendante, le président de la Fédération des entreprises du Congo ou encore, ce mercredi, la BGFI Bank elle même, rejettent des accusations «infondées».

Dans son communiqué publié mercredi, la BGFI Bank n’a pas de mots assez durs pour qualifier les révélations faites le week-end par le journal belge Le Soir. Sur base des documents dits « accablants » lui fournis par le désormais célèbre Jean Jaques Lumumba, le tabloïd bruxellois a lâché une bombe, dénonçant pèle mêle deux comptes attribués à la Ceni (50 et 25 Millions de dollars) et qui seraient régulièrement ponctionnés. Des retraits dont les destinations douteuses ont dû lasser l’impatience du petit fis du Héros national.

Pour la BGFI Bank, la devise des avoirs de de la Ceni telle que communiquée dans l’article du journal Le Soir est «trompeuse et malveillante», affirme le communiqué qui qualifie d’«insolite» et de «ridicule» les accusations de de blanchiment des capitaux publiées par le quotidien belge.

En clair, l’établissement bancaire explique que la Ceni est bien sa cliente qui reçoit régulièrement du gouvernement congolais des approvisionnements en franc congolais. «Dans le but de faire face à ses besoins d’exploitation qui s’expriment principalement en dollars en américains, BGFI Bank RDC a consenti à la Ceni une ligne de crédit en dollars», précise encore le communiqué qui évoque une offre pour permettre à la Ceni de répondre à ses besoins sans se heurter aux difficultés observées sur le marché.

« Des retraits effectués par des personnes ayant qualité »

De son côté, la Ceni a confirmé l’existence de deux comptes. Mais s’il y a eu des retraits, ils ont été effectués par « des personnes ayant qualité », a affirmé le président de la Ceni Corneille Nangaa. Il plaide par ailleurs des transactions légales, en cash qui avaient pour objectif de payer ses agents dans les coins où il n’ y a pas de banque. Et d’ajouter : «la Ceni va évaluer sa collaboration avec la BGFI bank et demander des explications sur les documents confidentiels rendus public».

Cette double-contre attaque s’ajoute aux démentis apportés la veille par le président de la Fédération des entreprises du Congo. Interrogé par Jeune Afrique, Albert Yuma a qualifié les révélations de Le Soir « d’idioties ».

Dans un pays en pleine crise politique à cause de manque d’argent pour organiser les élections, cette affaire a fait l’effet d’une bombe. En RDC comme à l’étranger, des ONG réclament une enquête internationale.