Par Jean Pierre K
La cellule d’urgence de l’organisation mondiale de la santé (OMS) engagée dans la campagne de riposte contre l’épidémie à virus Ebola dans la région de Beni (Nord-Kivu) réagit vigoureusement après l’attaque meurtrière de lundi contre une équipe de santé. L’ OMS décide de suspendre de manière momentanée ses activités dans la zone à cause de l’insécurité. Lundi, deux équipes de vaccination ont été prises pour cible par des jeunes à Tamende et Madrandelle, deux zones de santé de la région. Deux agents ont été grièvement blessés et leur véhicule incendié.
« Il s’agissait d’une intervention dans une formation sanitaire dans l’aire de santé de Tamende. Malheureusement, cette équipe, qui était partie pour une décontamination, a été attaquée sur leur chemin de retour notamment vers Madrandele. (Les assaillants) ont calciné la voiture et les équipes se sont échappées il y a eu deux blessés qui sont en ce moment à l’hôpital », rapporte Dr Michel Yao, responsable des urgences à l’OMS.
Selon le ministère de la santé publique, ces équipes ont été attaquées par des jeunes, notamment des motards suite à la mort de leur ami, un jeune garçon décédé le même lundi au Centre de Traitement d’Ebola (CTE). « Ce jeune a un frère jumeau, qui est lui aussi confirmé cas Ebola et est pour l’instant en traitement au CTE », lit-on dans un bulletin quotidien du ministère.
Les menaces planent toujours sur les équipes de secours, craint l’OMS qui dit avoir reçu des alertes sur une probable attaque des installations de la sous – coordination de l’épidémie dans la ville de Beni.
« Dans ces conditions, c’est difficile de travailler. Les activités sont suspendues le temps qu’on puisse en savoir plus et de s’assurer que les équipes sont en sécurité », s’inquiète l’ agence onusienne.
Près de 1.500 personnes atteintes de la maladie ont déjà trouvé la mort dans la ville de Beni depuis environ une année alors que 600 personnes seulement ont été guéries, plusieurs cas sont sous observation.