Par Jonsard Mikanda

La coalition de l’opposition, Lamuka, ajoute sa voix au concert de contestation. Les quatre leaders du mouvement s’opposent à la réforme judiciaire initiée par les députés du Front commun pour le Congo, Aubin Minaku et Garry Sakata.

Dans un communiqué publié mardi, Jean-Pierre Bemba, Martin Fayulu, Adolphe Muzito et Moïse Katumbi, voient dans ces propositions de loi, « des manœuvres pour couvrir les délits perpétrés durant 18 ans ».

Les leaders de Lamuka appellent les professionnels de la Justice à la vigilance et mettent en garde l’Assemblée nationale contre « ses manœuvres de vouloir assujettir la Justice du pays par le FCC ».

« Les manœuvres d’appropriation privative de la magistrature debout (le Parquet) entamée en janvier 2011, à l’occasion de la révision de l’article 149 de la Constitution, risquent de connaître leur point culminant avec les trois propositions des lois scélérates soumises par le FCC à l’Assemblée nationale », s’inquiète Lamuka.

Pour la coalition de l’opposition, ces textes tendent à faire des procureurs de la République des commissaires du gouvernement, donc des agents du ministre de la justice au mépris de l’indépendance d’action des membres du Parquet.

Suivant la logique de ces trois propositions de lois, estime Lamuka, le ministre de la justice obtiendrait le pouvoir de nommer, à titre provisoire et sans autres formes de contrôle, les magistrats du Parquet en violation flagrante de l’article 82 de la constitution.

Pour Lamuka, le ministre de la Justice se substituerait en réalité aux magistrats du Parquet dans la conduite de l’action répressive contre les lois pénales portées par les différents codes de la République. Ainsi, il pourrait « décider discrétionnairement d’ordonner des poursuites par le mécanisme d’injonction, de faire arrêter les poursuites enclenchées en prenant appui sur le fallacieux prétexte des mesures conservatoires, en brandissant aux magistrats la menace d’outrage au membre du gouvernement au regard de l’article 136 du code pénal », dénonce la plateforme de Martin Fayulu.