Kabila, Monsengwo

Par CAS-INFO 

Trêve des hostilités sur le front politique ? Pas tout à fait. La semaine du 8 janvier qui s’ouvre en Republique Démocratique sera même faite de coups et de calculs politiciens de part et d’autre de l’échiquier politique congolais. Alors que le Gouvernement décrète deux jours de deuil national en mémoire des victimes de la pluie meurtrière du 4 janvier, l’opposition se prépare aux côtés de l’Église catholique pour rendre hommages aux personnes tombées lors des marches du 31 décembre 2017.

Pour le Gouvernement, le malheur des familles éprouvées fait sa politique de compassion. Pointées du doigt par l’Opposition, l’Église, mais aussi par la communauté internationale pour s’en être prises aux paisibles Chrétiens, qui plus est, dans leurs lieux de culte, lors des dernières manifestations hostiles au Pouvoir, les autorités congolaises ont mis les bouchées doubles pour enterrer dans la dignité et tambour battant ces autres Congolais que cette maudite pluie n’a pas épargnés. Le chef de l’État Joseph Kabila, qui s’est même fendu d’un message de condoléances, se chargeant, en personne, d’instruire le Gouvernement à « prendre toutes les dispositions utiles afin de venir en aide aux compatriotes affectés ».

De son côté l’Opposition se rangera le vendredi 12 janvier 2018 derrière le Cardinal Laurent Monsengwo pour une messe aux morts prononcée par l’intraitable Archevêque de Kinshasa. Et pour annoncer cette cérémonie, qui réunit tous les ingrédients pour être un moment politique fort dans ce contexte explosif dans le pays, le Comité laïc de coordination, le fameux CLC qui vient de bousculer le régime de Joseph Kabila dans les rues de Kinshasa, a invité samedi les Chrétiens et les hommes et femmes de bonne volonté « à la résistance et la persévérance », a écrit le comité « révolutionnaire ».

Des mots qui font échos à la mise en garde du Représentant du Pape François à Kinshasa. Dans son message de vœux adressé aux Évêques de la RDC samedi, Mgr Luis Mariano Montemayor a suggéré qu’avec la popularité de la marche du 31 décembre 2017, « il est fort probable que d’autres initiatives seront organisées dans les prochains mois ». Le Gouvernement est prévenu.