Par Siméon Isako
Au cours d’une séance de travail tenu ce mardi 6 juillet à la Primature, le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, et le caucus des députés de l’Ituri ont évalué l’état de siège deux mois après sa mise en œuvre dans cette province. Les Ministres sectoriels notamment, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice, celui de la Défense Nationale et Anciens Combattants ainsi que le Ministre de la Santé ont pris part à cette séance.
Au sortir de cette audience, le député national Wilson Adirodu, Président du caucus des députés nationaux de l’Ituri, s’est exprimé en ces termes :
« Nous sommes venus rencontrer le Premier Ministre pour essayer d’évaluer l’état de siège qui a été proclamé en Ituri et au Nord-Kivu. Aujourd’hui, le 06 juillet, il y a exactement deux mois, c’est-à-dire, 60 jours depuis que l’état de siège a été proclamé. Il a fallu effectivement qu’avant que nous puissions rentrer en vacances parlementaires, nous puissions venir évaluer avec le Premier Ministre ainsi que quelques membres du Gouvernement concernés pour savoir ce qui a marché, ce qui n’a pas marché et ce qui peut être renforcé pour la réussite de l’état de siège. A ce jour, toutes les autorités militaires, policières, judiciaires et territoriales affectées en Ituri pour cette fin, sont installées. Nous avons essayé de toucher les problèmes relatifs à l’insécurité. A ce jour, nous pouvons dire clairement que l’insécurité est grandissante, principalement dans le territoire d’Irumu, de Mambasa et de Djugu. Il y a des groupes armés étrangers, dont ADF/NALU et les groupes locaux qui sont encore actifs en Ituri ».
En ce qui concerne le fonctionnement des juridictions militaires, le caucus des députés de l’Ituri constate que la province a bénéficié de l’implantation de la Cour militaire. Ce qui fait que l’Ituri ne dépend plus de la compétence de Kisangani comme auparavant. A ce sujet, ils ont tout de même demandé à Madame la Ministre de la Justice d’essayer de revoir les compétences liées à ces juridictions. Selon eux, l’ordonnance du Chef de l’État ne donnant que les compétences pénales aux juridictions militaires, celles civiles devraient continuer à exercer leurs activités dans les matières à caractère civil, administratif ou commercial.
« Nous avons demandé aussi la collaboration entre la population et les autorités qui sont implantées là-bas. Puisque nous avons constaté comme s’il n’y a pas de lien de communication entre la population, les notables et les autorités. Surtout que l’assemblée provinciale ne fonctionne pas. L’ordonnance a suspendu les activités de l’assemblée provinciale. Malheureusement, même aujourd’hui, les députés provinciaux ne sont pas payés. Nous avons déploré ce problème. De plus, dans le cadre de l’insécurité, nous voulons vous informer que nous sommes venus pendre acte du compte rendu du Conseil des ministres du 11 juin 2021 qui a reconnu les Hutus Rwandais appelés Banyabwisha comme alliés fidèles et criminels des ADF-Nalu », a encore dit le porte-parole de la délégation, avant d’indiquer qu’ils ont bénéficié d’une oreille attentive du Chef du Gouvernement.
Pour ces élus, pendant cet état de siège, si la première stratégie est militaire. La deuxième doit être la mise en exécution du programme DDRC. Ce dernier est un programme qui permet à ceux des miliciens qui voudraient quitter la brousse volontairement, de revenir dans la vie civile ou d’aller faire l’armée.