Par CAS-INFO

Trois ans après la répression sanglante d’une manifestation de l’opposition à Kinshasa, l’ONG Human Rights Watch déplore que la justice n’ait pas toujours pas été rendue aux victimes.

« Il y a trois ans, les forces de sécurité congolaises ont ouvert le feu sur des manifestants et en ont tué au moins 66, ébranlant Kinshasa », se remémore cette organisation de défense des droits de l’homme.

Ces manifestations, qui se sont déroulées du 19 au 21 septembre 2016, visaient à protester contre le fait que la Commission électorale nationale indépendante (CENI)
s’était abstenue d’annoncer la tenue prochaine d’une élection présidentielle.

Selon HRW, « ce report faisait partie d’un effort, concerté et de longue haleine, de la part du président de l’époque, Joseph Kabila, pour se maintenir au pouvoir au-delà de la limite de deux mandats
que lui imposait la constitution ».

Après ces violences meurtrières, des enquêtes ont été ouvertes mais trois ans après, « aucun responsable de haut rang n’a été amené à rendre des comptes », s’inquiète Human Rights Watch qui pense que « rien n’a été accompli pour faire rendre des comptes aux responsables de haut rang impliqués dans ce massacre ».

Selon le rapport officiel, au moins 17 personnes avaient été tuées lors de ces émeutes dont six militants de l’Udps, l’actuel parti au pouvoir, brûlés vifs au siège de cette formation politique.

Toujours selon HRW, « les forces de sécurité ont emporté les cadavres de nombreuses victimes; certains ont été jetés dans le fleuve Congo et ont été retrouvés plus tard, échoués sur ses rives ».

Le jeudi 19 septembre 2019, quelques partis de l’opposition ont marché à Kinshasa pour commemorer ce triste anniversaire. Pour honorer ses combattants tombés lors de ces échauffourées, l’Udps a prévu une messe d’actions de grâce ce samedi dans une paroisse de Limete.