C’est le sujet qui alimente les conversations en cette veille de fête nationale marquant 57 ans d’accession de la RDC à sa souveraineté nationale et internationale. Pour « des raisons de santé » le chef de l’État ne peut pas adresser son message traditionnel à la nation. Quand le corps ne peut plus répondre après tant de navette. Entre deux avions tous les deux jours. Entre ces Kasaï qui pleurent. Et Kinshasa qui gronde. Au milieu d’une crise politique aigue qui dure depuis des mois. Symbole d’un pays qui doute. Qui s’interroge. Encore. Et encore. 57 ans après.
Tragédie, coup d’état, une longue dictature et des guerres récurrentes. Tel est le lot d’événements qui accompagnent le demi-siècle d’existence du plus grand pays d’Afrique centrale. La faute à qui ? À ses richesses ? À la malédiction des ressources naturelles comme l’affirme le chercheur Thierry Vircoulon ? Ou à ses élites qui souffriraient du manque de culture politique comme l’affirmait autre fois Abdoulaye Wade. Un mélange de deux certainement.
Car, si les immenses richesses dont regorge le sol et sous-sol du Congo expliquent, selon l’historien Isidore Nday Well, la spirale de violence qui mine le pays depuis les années 1960, les acteurs politiques congolais ont leur part de responsabilité du pire bilan de 57 ans d’indépendance.
Comptables des 32 ans de dictature, artisans des rebellions, maitres dans l’art de fabrication des crises politiques, la classe politique congolaise tourne en rond. Avec elle l’économie du pays et une population qui vit sous le seuil de la pauvreté, assise sur les mines d’or, des cuivres et de diamant, si elle n’est pas emportée par la violence. 57 ans que ça dure.