Par CAS-INFO

Il y a-t-il de quoi s’inquiéter pour Kalev Mutond? Les choses semblent mal tourner pour l’ancien patron des services secrets.

Déjà sur la liste noire des américains et de l’Union Européenne, ce très proche collaborateur de Joseph Kabila est désormais interdit de quitter le territoire.

Dans un document certifié par CAS-INFO, la Direction générale de migration (DGM) instruit tous les postes frontaliers de ne pas laisser passer ce Katangais aussi influent que discret dans l’entourage de l’ancien président. La DGM insiste sur l’application sans faille de cette mesure.

Une interdiction de quitter le pays qui fait suite à l’interpellation mercredi dernier de l’ex – homme fort. De retour de Kampala, Kalev Mutond avait été cueilli à l’aéroport de Ndjili avant d’être conduit dans les locaux de l’ANR au centre ville où il a été verbalisé pendant des heures.

Officiellement, rien n’a filtré de ces auditions même si l’intéressé qui a voulu démentir son interpellation justifiait sa présence dans les locaux des services des renseignements par une visite de courtoisie rendue à ses anciens subordonnés.

Kalev, un arbre qui cache une forêt ?

Il symbolise à lui tout seul, ce qu’on appelle à Kinshasa, la « Kabilie ». Mettre la main sur Kalev Mutond, c’est frapper son mentor, l’ancien président Joseph Kabila, là où ça fait le plus mal.

Depuis son interpellation mercredi, l’affaire fait jaser dans les milieux Kabilistes. Alors que les américains pressent Tshisekedi à se distancier de l’homme de Kingakati, les ennuis de Kalev sont-ils un message que le nouveau pouvoir souhaite envoyer à Washington ?
Bonne ou mauvaise coïncidence, cette saga intervient au moment où Peter Pham, « Monsieur Afrique » de Donald Trump séjourne au pays de Lumumba.

L’espion espionné ?

Selon les infos glanées par notre rédaction depuis le début de cette affaire, Kalev Mutond est soupçonné de préparer un coup contre Félix Tshisekedi. Ses derniers déplacements dans la sous-région, ont été contre le pays, explique à CAS-INFO, une source proche de l’enquête.

Déjà fin janvier, Augustin Kabuya, secrétaire général de l’Udps avait révélé que l’ex – AG avait suivi le président de la République dans plusieurs de ses déplacements pour s’enquérir de la quintessence de ses contacts. Des allégations que l’incriminé avait énergiquement rejeté. Aussi, Kalev Mutond détiendrait un passeport rouge alors qu’il n’en a plus qualité. Notre source à l’ANR précise que ce document a été confisqué en attendant l’aboutissement des enquêtes.

Une prison ouverte?

Quand il est limogé de son poste de chef de l’agence nationale des renseignements en mars 2019 par Félix Tshisekedi, Kalev Mutond traînait déjà derrière lui, un tas de dossiers sales et l’image d’un tortionnaire prêt à tout.

Dix ans à la tête d’une ANR dont les méthodes étaient décriées par tous, Kalev avait réussi à s’attirer plus d’ennemis que des amis. Des opposants aux militants des droits de l’homme en passant par les journalistes, l’ancien super flic n’a laissé que très peu de bons souvenirs. Ce qui lui vaudra d’ailleurs de se retrouver en bonne position sur les listes des sanctions euro-américaines.

Privé de son passeport, interdit de quitter le pays et sommé de se présenter devant les enquêteurs chaque fois qu’ils voudront l’interroger, il va sans dire que le super Kalev vit désormais dans une prison qui ne dit pas son nom.