Fayulu, Kamerhe, Tshisekedi

Par Jean Pierre K

Ce sera l’une des retombées dela réunion du présidium attendue le 20 juillet à Lubumbashi. Après un court mandat de trois mois au bilan discutable, Moïse Katumbi devra céder le bâton de commandement de la coalition d’opposition Lamuka à l’universitaire Freddy Matungulu.

« Conformément aux dispositions pertinentes de la convention portant création de la plateforme politique LAMUKA du 27 avril 2019, particulièrement en son article 10 qui appelle à la tenue d’une réunion mensuelle du Présidium, j’ai l’honneur de vous inviter à la réunion qui se tiendra à Lubumbashi le 20 juillet prochain », indique Moïse Katumbi dans une correspondance dont copie est parvenue à CAS-INFO.

L’enjeu de cette rencontre de la cuprifère est à prendre au sérieux. Les géniteurs de Lamuka devront décider de sa survie ou de son auto-dissolution. Entre le 20 avril, date de mutation de l’ancienne plateforme électorale en regroupement politique, de l’eau a coulé sous les ponts. Méfiance et défiance font  partie du quotidien de ses sociétaires. Chacun pour soi, le peuple pour tous. Bien plus, le groupe de Genève ressemble à une sorte de panier à crabes avec des dinosaures aux intérêts divergents les uns des autres.

Avenir incertain

Difficile de pronostiquer sur l’avenir de ce que l’on a qualifié un moment de mort – né. Dès sa création, Lamuka n’a pas été un succès escompté. Le départ inattendu du tandem Tshisekedi – Kamerhe a été un coup dur pour l’ancien G8. Pas plus tard qu’il y a deux semaines, un autre départ, celui de Mbusa Nyamwisi a fragilisé davantage le désormais groupe des cinq. Le mandat finissant du richissime homme d’affaires Moïse Katumbi n’a pas été reluisant pour la coalition. Partagé entre son administration pour Félix Tshisekedi dont il professe indéfiniment l’amitié et son ambition de faire ce qu’il appelle « opposition républicaine »,  le propriétaire du tout puissant Mazembe a été inactif. Aucune déclaration forte, rares sorties médiatiques teintées d’ambiguïtés, divergences de vues entre ses partisans et ceux de Martin Fayulu qui se regardent en chien de faïence, son absence remarquée lors du retour de Bemba ou encore le 30 juin, lors de la marche réprimée par le pouvoir.

Matungulu pour quel leadership?

Sous son mandat, Katumbi a tenté sans y arriver à rapprocher le groupe de Genève de Félix Tshisekedi. Deux de ses fidèles lieutenants ont été récompensés et nommés par le nouveau régime à la tête des entreprises publiques. Revenu au pays, Bemba semble également tourner la page à la vérité des urnes. Il y a une semaine, un document portant plan de sortie de crise proposé par Martin Fayulu a suscité fantasme et polémiques dans l’opinion. C’est dans ce contexte de désintégration que l’ancien faut fonctionnaire au FMI prendra le commandement de la plateforme mi – juillet. Totalement inaudible au pays, Freddy Matungulu, président d’un petit parti Congo Na Biso (CNB), est l’un de ceux qui pèsent moins au sein de la plateforme. Avec un leadership contesté, difficile de prédire s’il réussira là où le millionnaire Katumbi n’a pas pu.