Face à Joseph Kabila, Moïse Katumbi semble avoir décidé de changer de stratégie de communication. Alors qu’au sortir de l’accord de la Saint Sylvestre tout le monde envisage à l’unisson une présidentielle au plus tard en décembre 2017, l’ancien gouverneur du Katanga revoit, lui, désormais cette échéance à la baisse.
Coincé à l’étranger par une condamnation judiciaire qu’il conteste, voyant les chances de rentrer au pays défendre sa candidature s’éloigner chaque davantage, l’opposant congolais répond à présent par un nouvel ultimatum : novembre 2017.
« Si les élections ne sont pas organisées en décembre [2017], nous allons appliquer l’article 64 », a-t-il prévenu vendredi à Genève où il venait de déposer une plainte contre l’État congolais au Comité des Droits de l’Homme des Nations unies pour « acharnement » contre sa personne et ses proches, de la part du gouvernement congolais.
Rebelote, sur Tv5, dans l’émission « Et si » le samedi 3 Juin, l’ancien Gouverneur monte d’un ton : « […] le président Kabila doit faire très attention. S’il veut rester au pouvoir, il partira très mal », a-t-il mise en garde en avant d’inviter son adversaire à donner une chance à la première alternance démocratique au Congo pour qu’il puisse voir « comment je vais développer le pays ».
Mais, a-t-il poursuivi, « si, lui, croit qu’il est plus malin que le peuple, voyons voir au mois de Novembre 2017 ». Ultime avertissement de l’ex Gouverneur traçant de ce fait une nouvelle ligne rouge que le président ne doit plus franchir.
Ramener l’échéance à novembre n’est pas du tout dénuer de tout calcul politique. Il s’agit pour le candidat du G7 de sortir le chef de l’État de sa zone de confort après avoir déstabiliser l’opposition. Histoire de remettre sur le terrain la pression qui pourrait ressembler à celle d’avant le 19 décembre 2016 et espérer réinstaller le doute dans le camps présidentiel.
Problème. Novembre ou décembre, Joseph Kabila vient de répondre au Magazine Der Spiegel : Il n’a rien promis « du tout » pour 2017.