Adrupiako, immobilier

Par CAS-INFO

Il ne se passe plus de semaines sans qu’une enquête d’ONG ou de la presse ne jette une lumière sur les affaires du chef de l’État et ses proches. Après la fortune du président, Panamapapers ou les plus de 80 entreprises que détiendrait le clan au pouvoir à Kinshasa, place à l’immobilier. À l’autre bout du monde. Au Canada.

D’après le journal de Montréal, un proche du président Kabila, un nommé Emmanuel Adrupiako qui serait l’assistant financier du chef de l’État a investi plus de 3 millions de dollars dans les appartements de luxe dans la capitale économique du Québec. Une activité normale comme peut le faire tout immigrant investisseur au pays de Justin Trudeau respectant les normes en la matière. Sauf que – et c’est là que l’enquête du quotidien montréalais fait mal – les sources de financement de ce nouveau champion de l’immobilier posent questions.

E. Adrupiako, présenté comme un proche du chef de l’État
« Pour acheter ses propriétés de la métropole [Montréal], Emmanuel Adrupiako a pu compter sur des paiements liés à un juteux contrat de passeports en République démocratique du Congo », note le site d’informations. En avril dernier, une enquête de l’agence Reuters révélait un scandale touchant au marché du passeport congolais, vendu parmi les plus chers au monde et où seraient impliqués des membres de la famille au pouvoir. Le nom d’Adrupiako avait alors été cité parmi les destinations de fonds versés par des firmes douteuses basées à Dubaï, impliquées dans ce qui est apparu comme un détournement de l’agent généré par le passeport.

Au Canada, en tout cas, l’équipe d’enquête du Journal de Montréal le compte parmi ces nouveaux investisseurs venus des régimes qualifiés de « corrompus ». Emmanuel Adrupiako aligne ainsi un condo (des appartements à louer, Ndlr) de la tour Symphonie. Montant, 1,25 Millions $. En 2015 et 2016, il mettait déjà la main sur deux apparentements de l’avenue Pins de Montréal (800 000$). Pour ne citer que ces exemples de la longue liste que détaille le média québécois.

Appartements acquis à 800000 dollars sur la rue Pins (Montreal)
Cette nouvelle révélation a de quoi saturé des Congolais qui n’en ont plus fini avec les « affaires » de la famille présidentielle. Dans un contexte économique morose et politique explosif, voilà qui va contribuer à envenimer encore un peu plus un climat politique déjà délétère.
Mais tant qu’il paye ses taxes cela ne pose aucun problème, commente un canadien abonné du site du Journal de Montréal. Bien loin des interrogations kinoises.