Par CAS-INFO
Des étudiants lassés n’en peuvent plus. À l’université de Kinshasa, les professeurs ont annoncé à la surprise générale, un mouvement de grève alors que les cours devraient reprendre ce lundi 24 février après près de deux mois de suspension.
Les enseignants grévistes réunis hier en assemblée générale réclament l’application sans conditions du statut du personnel de l’ESU [ Enseignement Supérieur et Universitaire] ainsi que le remboursement du trop perçu sur les véhicules. Pour eux, la grève est une réponse aux gestes de mauvaise fois multipliés par le gouvernement.
« Aucune avancée n’a été réalisée concernant les négociations avec le gouvernement de la République, tel que mentionné dans le précédent communiqué de presse du 14 février 2020. En effet son excellence Monsieur le Premier ministre se montre toujours indisponible à recevoir le comité exécutif de l’Apukin », fustigent -ils.
En outre, ils accusent l’exécutif de fouler aux pieds, les instructions du chef de l’État en rapport avec leurs revendications.
À l’unanimité, les professeurs de l’Unikin ont décidé de boycotter la reprise des cours annoncée ce lundi.
Cette grève vient porter un autre coup au calendrier académique. Dans plusieurs filières, des étudiants attendent toujours la délibération, près de cinq mois après la rentrée. Certains étudiants et parents commencent à redouter une année blanche. D’autres n’excluent pas l’hypothèse de prendre inscription ailleurs.
Pour rappel, le campus de la première université du pays est fermé depuis fin janvier suite des heurts qui ont éclaté entre étudiants et forces de l’ordre.
Les étudiants qui protestaient contre la hausse des frais académiques avaient paralysé les activités pendant trois jours. Un policier avait été tué lors de ces violences et plusieurs blessés enregistrés. La situation commençait à échapper au contrôle quand le gouvernement a décidé de suspendre toutes les activités académiques et déguerpir les étudiants logés dans les résidences universitaires ou armes et munitions ont été retrouvées.