Bemba, Félix Tshisekedi

Par CAS-INFO

En politique, les choses vont vite. Et en RDC, cette expression n’a jamais été aussi réalité que ces dernières heures. Une semaine après le retrait de l’UNC de Vital Kamerhe du Gouvernement, et 48 heures après la remise d’un memo commun Rassemblement – MLC –UNC à l’envoyée spéciale des États-Unis Nikki Haley, voici à présent l’appel de Jean Pierre Bemba à la formation d’une grande coalition en vue de « revendiquer » l’alternance au pouvoir.

Si la proposition est soutenue par Vital Kamerhe, présent aux côtés de la secrétaire général du MLC au moment de rendre public le message de l’ancien vice-président, et si on n’a pu apercevoir sur la photo Christian Mwando, un des plus proches de Moïse Katumbi, rien ne dit que tout le Rassemblement est prêt à l’heure actuelle à se jeter sans se poser de questions dans les bras de cette initiative venue d’ailleurs. Des voix et non de moindre comme celle de Martin Fayulu s’étant d’ailleurs déjà élevées pour dénoncer le rapprochement en cours avec l’ancien président de l’Assemblée nationale, dont le changement incessant de position n’en finit pas de faire grincer bien de dents.

Jean Pierre Bemba se fait bien du mal à préciser dans son appel que sa coalition voulue ne consiste pas à servir les ambitions personnelles ni les calculs politiciens. Un vœu pieux sachant que des personnalités présidentiables – Vital Kamerhe, Moïse Katumbi (candidat déclaré du G7) ou encore Félix Tshisekedi, si le Rassemblement ou l’UDPS jouait le jeu – seront là aux premières loges et avec toute l’ambiance dont la classe politique a coutume dans ce genre de configuration.

Plus inquiétant encore, cette idée, en théorie séduisante, pourrait bien produire un effet pervers en permettant au pouvoir de s’appuyer une nouvelle fois sur les querelles intestines de l’Opposition qui manifeste déjà des signaux alarmants et de poursuivre son « glissement ». Deuxièmement, que l’on s’appelle Jean Pierre Bemba ou un autre, comment, depuis sa cellule de la Haye, pourrait-on faire admettre l’idée d’être celui qui est à la manoeuvre et qui prend le leadership d’une Opposition orpheline ? Sans faire de casse ? Des interrogations légitimes ne vont pas tarder à être formulées sur les motivations réelles de l’ex vice-président de la république.