À l’occasion de sa rencontre vendredi à Bruxelles avec le chef de la mission de l’Onu en République Démocratique du Congo Maman Sidikou, le ministre belge des Affaires étrangères a réaffirmé la nécessité de confier à la Monusco un nouveau mandat, alors que les discussions, sur le sujet, se poursuivent à New York.
« Ce mandat doit permettre une meilleure protection des civils, mais aussi un accompagnement du processus électoral de 2017 », a déclaré Didier Reynders dans un communiqué publié vendredi.
Accompagner le processus électoral. Aux Nations-Unies, la France par exemple est favorable à une réorientation du mandat de la Monusco pour le concentrer sur le processus électoral, avec sans doute, un rôle essentiel dans les opérations électorales.
Un sujet de souveraineté nationale
Mais, le gouvernement congolais, à l’image de son porte parole Lambert Mende, reste, on le sait, hostile à toute ingérence étrangère dans le processus électoral. Sur ce point, Kinshasa a reçu cette semaine un soutien de taille. Celui de la Russie.
Recevant son homologue congolais Leonard She Okitundu le mercredi dernier à Moscou, le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov a clairement affiché son opposition à toute idée d’accorder un rôle majeur à la Monusco lors des prochaines élections en RDC.
« Les élections constituent un sujet de souveraineté nationale. Il appartient aux Congolais de les organiser seuls selon leurs lois. Il n’est pas question de laisser la Monusco jouer un rôle dans ces élections. Elle doit rester en dehors et fournir, si nécessaire, un soutien technique », a martelé le chef de la diplomatie russe dans les propos recueillis par Rfi.
Disposant d’un droit de veto au Conseil de sécurité, la Russie a les moyens de bloquer tout renouvellement du mandat de la Monusco allant dans le sens qui gêne les autorités congolaises. Une perspective que personne ne souhaite voir arriver. Alors que la nouvelle mission de la Monusco doit surtout se concentrer sur la protection des civils touchés par des milices locales à travers le pays.
Au cours de son intervention mardi à l’ONU, le président de la Cenco Mgr Marcel Utembi avait alerté la communauté internationale des « proportions inquiétantes » que prenait le conflit au Kasaï avec le phénomène Kamwina Nsapu.
Des journalistes, mais aussi des ONG ont découvert dernièrement dans cette région une dizaine de fosses communes. De quoi renforcer l’urgence d’un nouveau mandat de la Monusco.
En 1994, nous avons conseillé aux ituriens de refuser de recevoir la monuc. Aucun d’eux ne nous comprit ; tous nous prirent, comme à l’accoutumée, pour un fou. Aujourd’hui, la MONUSCO veut se rabattre sur les élections ? Pour le bonheur de qui ?