Par Jean Pierre K
Le coordonnateur du Front Commun pour le Congo (FCC), a indiqué jeudi, qu’une dizaine de députés, élus sous le label de la plateforme de l’ancien président, Joseph Kabila, ont été invalidés par la cour constitutionnelle. Sous les feux de la rampe, le front Kabiliste est indexé par l’opposition d’avoir orchestré l’invalidation en cascade des députés de la coalition Lamuka. Pour Néhémie Mwilanya, la haute cour n’a fait que jouer son rôle d’arbitre.
«Quand on accorde le rôle de l’arbitre à une institution, il ne faut s’attendre à ce qu’elle distribue des bonbons d’un coté et le feu de l’autre», a dit Néhémie Mwilanya. L’ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila, également élu député national dit être «assailli par les réclamations des députés invalidés du FCC».
Parmi les députés FCC qui devront quitter l’hémicycle, figurent notamment, Placide Tshisumpa, l’actuel président du conseil d’administration de l’office congolais de contrôle ou encore Néron Mbungu, vice gouverneur de Kinshasa.
La cour constitutionnelle a invalidé 23 députés membres de Lamuka, la principale coalition d’opposition à Félix Tshisekedi. Mécontents, les militants de cette plateforme ont assiégé jeudi, la cour constitutionnelle, brulant des pneus. Quelques manifestants ont tenté de s’affronter aux forces de l’ordre dont les effectifs ont été renfoncés pour la circonstance.
Devant la presse mercredi, le candidat malheureux à la présidentielle, Martin Fayulu, qui revendique toujours la vérité des urnes, a lancé ce qu’il appelle « campagne citoyenne » pour sauver la démocratie.
«Nous rejetons tous les arrêts iniques de la Cour Constitutionnelle pris hors délai, violant ainsi les dispositions de la loi électorale. Nous disons au Peuple Congolais et au monde entier que nous allons mobiliser notre peuple pour barrer la route aux ennemis de la RDC», avait-t-il affirmé.
Pour le coordonnateur du FCC, sa coalition qui a également subi les arrêts de la cour, fait plutôt montre d’un esprit républicain. »Je crois que la différence, c’est que le front commun pour le Congo est plus républicain que les autres regroupements de la classe politique, c-à-d, il a le respect des institutions».
Le pays traverse une crise depuis lundi. Outre l’invalidation d’élus de l’opposition, remplacés par ceux de l’ancien régime, des heurts ont également éclaté hier en plein Kinshasa entre les jeunes du parti Udps, actuellement au pouvoir et ceux du PPRD de Joseph Kabila. A la base, des propos que certains députés du FCC auraient tenus contre le président Tshisekedi lors du débat à l’assemblée nationale sur les dernières ordonnances présidentielles. Dans la foulée, deux sièges appartenant à des partis influents du front commun avaient été saccagés, puis, incendiés.