Par Siméon Isako

En présence de tous les délégués des groupes armés, de la société civile , des femmes victimes des violences sexuelles de l’Ituri, Nord Kivu, Sud Kivu, Maniema et Tanganyika ( 225) , la troisième session des consultations de paix de Nairobi vient de clôturer ses travaux ce mardi à la mi-journée.

Le communiqué final signé par le Facilitateur Uhuru Kenyatta , le Mandataire spécial du Chef de l’Etat et tous les représentants des groupes armés reprend 10 principales décisions et résolutions dont l’acceptation du PDDRCS tout en désavouant de manière unanime son principal animateur national.

Les signataires du communiqué de Nairobi III ont aussi décidé de la mise en place d’un groupe de travail devant examiner et traiter la question des détenus et prisonniers des groupes armés et faire rapport aux instances judiciaires spécialisées pour une solution idoine.

Le Facilitateur de Nairobi III s’est engagé à porter à l’attention du Chef de l’Etat des revendications d’intégration dans l’armée régulière congolaise des membres des groupes armés, lesquelles sont contraire à l’esprit du PDDRCS.

Les participants ont en outre demandé que le programme de développement des 145 territoires travaille en étroite collaboration avec le PDDRCS afin de permettre l’intégration des membres des communautés en vue de créer des opportunités d’emploi, de commerce et d’entrepreunariat au niveau local.

Un appel au soutien des partenaires humanitaire a été lancé à l’endroit du PDDRCS.

Enfin , une série de rencontres est prévue au mois de janvier 2023 dans les villes de Goma , Bukavu et Bunia pour évaluer les progrès réalisés et les préparatifs des autres résolutions à moyen et long terme .

Par ailleurs, Tommy Tambwe Ushindi n’est pas aimé par les responsables des groupes rebelles. Pour rappel, sa nomination, en août dernier, à la tête du Programme de désarmement, démobilisation et réinsertion des anciens combattants avait donné lieu à une vive polémique. Tommy Tambwe Ushindi a en effet assumé des positions centrales dans la hiérarchie de groupes armés qui se sont rendus coupables de crimes et de violations des droits de l’homme.

Très critique à son égard, le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018, avait estimé que sa nomination « encourag[eait] tous les autres criminels qui sont encore dans la forêt à continuer à tuer, violer, détruire parce qu’ils savent qu’un jour la stratégie de destruction les amènera au pouvoir ou les conduira à occuper des postes dans l’administration, l’armée [et] la police. » Ces dernières semaines, le Mouvement du 23 mars (M23), dont Tambwe fut l’un des cadres, sème l’insécurité et la mort au Nord-Kivu.