Qui dirigera le Conseil national du suivi de l’accord ? Le chef de l’État a, à peine, lancé, l’invitation aux états-majors politiques d’apprêter leurs propositions des délégués, que la course à la direction du CNSA, amorcée depuis des semaines, s’est démultipliée. De la Majorité présidentielle aux frondeurs du Rassemblement, en passant par les partis « non signataires » de l’accord de la Saint Sylvestre, chaque camp a son mot à dire.
Dernier des membres du Rassemblement à faire défection, Jean Pierre Lisanga Bonganga voit son mouvement, la CAT, présider l’institution. « La CAT proposera un candidat de consensus à la présidence du CNSA », a tweeté celui qui vient d’être nommé ministre d’État en charge des relations avec le Parlement.
Une annonce qui n’a pas de quoi faire sourire Joseph Olengankoy. Absent du gouvernement, le chef de file des frondeurs avait prévenu depuis le 3 mai dernier : « Je ne suis pas candidat à un poste ministériel du gouvernement d’union nationale. Mes pairs du Rassemblement m’ont porté candidat [à la présidence] du CNSA », avait écrit, sur son compte twitter, l’homme par qui l’implosion du Rassemblement est arrivée.
Sa posture et son rôle dans le basculement de l’accord de la Saint Sylvestre font du président des Fonus le favori de la course, mais Olengankoy doit se méfier des autres poids lourds qui convoitent le CNSA : Ève Bazaïba et Vital Kamerhe. La secrétaire générale du MLC en avait fait un casus belli contre la famille Tshisekedi, du vivant de leader historique de l’Udps. Mais le camouflet infligé à la « dame de fer » par Jean Pierre Bemba dans la signature controversée de l’« arrangement particulier » risque de peser lourd au moment du choix décisif.
Un temps ressenti Premier ministre avant de voir Joseph Kabila lui préférer Samy Badibanga, l’ancien président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe pourrait, cette fois-ci, décrocher une fonction de haut niveau qui lui échappe depuis près de 10 ans. Son parti, l’UNC, se réunit lundi pour clarifier sa position.
Préalablement confiée au président du conseil des sages du Rassemblement, dirigée alors par Étienne Tshisekedi, le nouvel arrangement particulier a changé les critères de désignation. Il exige désormais que le président du CNSA soit une personnalité consensuelle.
Pour présider l’organe de surveillance de la transition, « il faut [également] faire preuve de maitrise du processus et de la question électorale », prévient pour sa part la MP, qui n’avait pas hésité, un temps, de revendiquer le poste.
De son côté, le Rassemblement dirigé par Félix Tshisekedi ne se sent concerné « ni de loin ni de prêt ».
« CASUS BELLI »