L’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi va porter son contentieux avec le Gouvernement congolais devant le comité des Droits de l’Homme des Nations unies.
« Suite à l’acharnement continu du pouvoir congolais contre sa personne et ses proches, Moïse Katumbi a mandaté son avocat, Maître Dupond-Moretti, afin qu’il saisisse le Comité des Droits de l’Homme des Nations unies », a annoncé, lundi, l’équipe de l’opposant congolais dans un communiqué.
L’avocat français déposera plainte à Genève le vendredi prochain avant d’expliquer sa démarche lors d’une conférence de presse.
Que peut faire ce comité ?
Condamné à 3 ans de prison, qui le contraignent à l’exil, Moïse Katumbi dénonce un procès politique. Un récent rapport de l’église catholique qui a suivi le dossier de la décrispation du climat politique a conclu dans le même sens sans faire bouger les lignes. Le comité des Droits de l’Hommes peut-il change la donné ?
En consultant les statuts de l’organe de l’Onu, la réponse ne semble pas évidente. Composé d’experts indépendants dont la mission est de surveiller la mise en œuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques par les États parties, le Comité peut, après avoir examiné une situation, faire part de ses préoccupations et de ses recommandations à l’État concerné sous la forme d’«observations finales». Autrement dit, sa réponse reste non contraignante, sans force de loi.
C’est donc dans le symbole que semble jouer l’ex gouverneur avec son célèbre avocat. Adepte des procès à sensation, « acquittador », comme il est surnommé en France, pour le succès de ses procès, Éric Dupond-Moretti est réputé être l’homme qui ne lâche rien. En saisissant cet organe qui ne peut en théorie rien obliger à la RDC, l’avocat qui a conseillé Nicolas Sarkozy, Francois Fillon ou encore Yvan Colona, a certainement une idée derrière la tête.