Par CAS-INFO
L’association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) ne veut pas de la « politisation » des entreprises publiques. Alors que les négociations sont très avancées au sein de la coalition au pouvoir en vue de la nomination des mandataires, ACAJ alerte sur les « risques et les dérives potentiels d’un quelconque arrangement politique ».
Dans une lettre ouverte adressée aux responsables de la coalition FCC-CACH, cette organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme estime que tenir compte des clivages politiques dans ces mises en place serait une violation de la constitution.
Rappelant le passé peu reluisant des entreprises congolaises dont certaines sont considérées comme des canards boiteux, ACAJ pense que le problème réside plutôt dans les pratiques de gestion qui demeurent peu orthodoxes. Selon Georges Kapiamba, coordonnateur de cette ONG,les nominations sur fond de clientélisme politique, népotisme et la culture de gestion ambiante constituent la véritable gangrène.
« On confond souvent mandat public et politique. Sinon, comment comprendre que les sociétés publiques aient été bien gérées et réalisant des profits, sous l’époque coloniale ; alors que les mêmes sociétés ne le soient pas actuellement ? », s’interroge-t-il. M. Kapiamba note avec regret que cette méthode déjà utilisée notamment sous la transition 1+4 n’a pas permis aux « entreprises publiques ni d’être compétitives, ni encore moins de générer des ressources nécessaires au profit de l’Etat-propriétaire et/ou unique actionnaire
»
Selon lui, refaire la même chose constituerait une mise à mort certaine et programmée de toutes ces entités.
« La tentation qu’un groupe des partis politiques s’arroge le droit de conclure des arrangements particuliers et égoïstes pour se partager le patrimoine de l’Etat, à l’instar d’un butin de guerre, est non seulement indécente, mais également un déni total de l’Etat de droit tant rêvé par le peuple congolais », ajoute le patron de l’ACAJ.
En outre, Georges Kapiamba recommande à Félix Tshisekedi de mettre fin à ce qu’il qualifie de « pratique anticonstitutionnelle ».