Le message de la Conférence épiscopale nationale du Congo émis à l’intention des congolais lors de la clôture de sa cinquante-quatrième session ordinaire de l’Assemblée plénière a appuyé sur la gâchette qui déclenche plusieurs réactions d’acteurs politiques impliqués dans la crise politique que traverse la RDC en ce moment.
Pour la Majorité présidentielle, par le biais de son porte-parole, Alain Atundu, les évêques catholiques à travers cette déclaration ont encore prôné un patriotisme des lamentations et de pessimisme. « Chaque fois que la CENCO fait une déclaration concernant la situation politique actuelle, tous les péchés incombent à la majorité et ses alliés. L’opposition est blanche comme neige. Cette déclaration prône un patriotisme des lamentations et des pessimisme », a-t-il critiqué sur les ondes de Radio okapi.
Un avis partagé mais pas sur toute la ligne par le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende qui considère que pour l’une des rares fois, la CENCO a produit un discours plus ou moins équilibré. « Je trouve le message un peu plus équilibré que tout ce à quoi les évêques nous ont habitué jusqu’à présent, dans la mesure où si l’analyse est correcte, les causes (de la situation politique actuelle en RDC) ne me paraissent pas objectives. C’est comme-ci il y a de la réticence chez les évêques à nommer le mal. Le problème que nous avons dans la mise en œuvre intégrale de l’accord du 31 décembre, réside dans le disfonctionnement au sein du Rassemblement de l’opposition et ça les évêques n’osent pas le dire », a-t-il fait remarquer sur Top Congo FM.
Dans le camp de l’opposition, la CENCO a bien vu et a tout dit. Dans un communiqué publié samedi 24 juin, l’une des plateformes du Rassemblement, le G7 qui soutient le candidat président Moïse Katumbi, a estimé que le message livré par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) est «lucide, clair, pertinent et courageux; au moment où la répression et la misère poussent certains Congolais à tomber dans le découragement et le désespoir.» L’Alternance pour la République à travers son modérateur Delly Sessanga a trouvé « un élément de réconfort » dans cet appel de l’Eglise Catholique à la mobilisation du peuple congolais. « Nous sommes réconfortés et nous-mêmes nous allons nous replonger dans cette forte mobilisation pour défendre les acquis de cet accord (du 31 décembre) et sortir le pays de l’impasse. »
La déclaration qui a clôturé la cinquante-quatrième session ordinaire de l’Assemblée plénière vendredi 22 juin, ouvre encore le débat sur les responsabilités dans l’application de l’accord du 31 décembre 2016, conclu entre la mouvance présidentielle et l’opposition pour ouvrir une transition de plus ou moins un an afin d’organiser les élections non tenues dans le délai constitutionnel.
Après la nomination du premier ministre, la publication du gouvernement « non-conformes à l’accord » selon le Rassemblement et la médiation catholique, la perspective des élections en décembre 2017 s’éloigne davantage.