Katumbi, Plainte.

Moïse Katumbi, accompagné de son avocat Me Dupond-Moretti, a déposé ce vendredi sa requête au comité des Droits de l’Homme de l’Onu à Genève.

Une démarche qui vise à obtenir la possibilité pour Moïse Katumbi de rentrer au pays et de concourir à la présidentielle où il s’est déclaré candidat, conformément au pacte international des Droits civils, a expliqué l’avocat français.

« La requête consiste à obtenir que la protection physique de Moïse Katumbi soit assurée, ainsi que son intégrité physique afin qu’il retourne dans son pays pour participer à la présidentielle », a précisé Me Moretti tout en mettant en garde le chef de l’État : « Que Monsieur Kabila sache que tout le monde désormais le regarde et il ne pourra plus faire ce qu’il fait en toute impunité et en cachette ».

Pèle mêle, l’avocat a dénoncé un procès politique, une condamnation par défaut dans les affaires de « recrutement de mercenaires » et de « spoliation » d’un immeuble et un piège tendu au candidat pour le pousser à prendre le chemin de l’exil et ne pas pouvoir se présenter à la prochaine élection.

Que peut obtenir Moïse Katumbi de cette démarche ?

En déposant sa requête, Moïse Katumbi attend que le comité des Droits de l’Homme, s’il la juge fondée, saisisse l’État concerné (en l’occurrence, la RDC). Celui-ci doit répondre par oui ou non s’il accepte que le requérant rentre au pays.

Condamné à 3 ans de prison et avec les relations compliquées entre l’ancien gouverneur et le pouvoir de Kinshasa, les chances de voir les autorités congolaises se plier face à cette démarche sont minces.

Malgré cela, et malgré la durée que la procédure risque de prendre, Me Moretti estime qu’il y aura des mesures provisoires qui pourraient conduire les instances internationales, l’ONU ou l’UA, à assurer la protection de Moïse Katumbi lors de son retour souhaité au pays.

La démarche de Moïse Katumbi et son avocat est basée sur les articles 9, 14, 17 ou encore 25 du pacte international des nations unies, qui reconnait à tout citoyen, respectivement, le droit à l’intégrité physique, à un procès équitable, à la liberté et à participer aux activités publiques, et donc à une élection présidentielle, a fait valoir le célèbre avocat français.

Jouer la carte des projecteurs du monde face au régime de Joseph Kabila, tel est le pari de Moïse Katumbi et son avocat. « Si vous faites les exactions en catimini, vous êtes plus confortable que si le monde vous le regarde », a prévenu l’aquittador, comme on l’appelle en France.

L’ancien gouverneur n’a pas, quant à lui, exclu de faire recours à article 64 contre un régime qu’il juge illégitime.Si, d’ici la fin de l’année, les élections n’étaient pas organisées.