Par Edmond Izuba
Un autre rapport de trop dans le dos des autorités congolaises s’agissant des massacres perpétrés dans le Kasaï. En dehors de meurtres et tueries, la Fédération Internationales des Ligues des droits de l’Homme basée à Paris a rendu public ce mercredi 20 décembre 2017 son rapport sur la situation des populations ayant fui les représailles contre les adeptes de Kamuina Nsapu.
« Ces témoignages accablants publiés aujourd’hui rendent compte de l’ampleur et de la gravité des crimes commis contre les civils, par les forces de défense et de sécurité congolaises et leurs supplétifs de la milice appelée Bana Mura. Leur degré d’organisation et de planification révèle une stratégie de terreur et de destruction délibérée, ayant abouti à des crimes contre l’humanité », rapporte la FIDH.
Les témoignages recueillis par l’équipe de la FIDH auprès de réfugiés congolais vivant en Angola, originaires du territoire Kasaïen de Kamona, font état de villages détruits à l’arme lourde, attaques d’hôpitaux et de lieux de culte, exécutions, tortures et mutilations, violences sexuelles, pillages, arrestations et détentions en dehors de toute procédure légale.
Ce rapport va plus loin en responsabilisant la milice de Kamuina Nsapu parmi les auteurs des exactions et s’attaque ouvertement aux autorités congolaises « alors que le calendrier électoral ne cesse d’être repoussé en RDC, les atrocités commises au Kasaï s’inscrivent dans une instrumentalisation récurrente des tensions et violences par le régime de Joseph Kabila, afin de conserver le pouvoir par le chaos et la diversion ».
Des actions bien préméditées: les principales cibles sont les femmes et les enfants
Le rapport rend compte d’exactions perpétrées dans une dizaine de villages. Il revient en particulier sur le massacre commis le 24 avril 2017 dans le village de Cinq, situé à quelques kilomètres de la frontière angolaise, et qui comptait alors une dizaine de milliers d’habitants. Les milices Bana Mura y ont déferlé dans l’objectif d’y éliminer les civiles, appartenant principalement à l’ethnie Luba, à l’initiative et avec le soutien de l’armée et de la police congolaises.
L’attaque a fait des centaines de morts, dont de nombreux femmes et enfants, exécutés principalement par balle, machette, ou brûlé.es vif.ves. Lors de l’attaque de l’hôpital de Cinq, plus d’une centaine de patient.es, dont des femmes enceintes, ainsi que du personnel soignant a été exécutée.
La FIDH et ses organisations membres en RDC appellent les autorités congolaises à mettre un terme immédiat aux violations graves des droits humains commises dans le Kasaï et à mener des enquêtes indépendantes et impartiales sur les crimes décrits dans le présent rapport afin de poursuivre en justice leurs responsables, accorder des réparations aux victimes et en finir avec l’impunité et la répétition des crimes.
Le rapport sur le massacre du Kasai et aussi l’assassinat de deux Experts de l’ONU plongera le Rwandais Joseph Kabila en prison de CPI pour 100 ans, croyez-moi.