Par Jean Pierre K

Le gouverneur de Kinshasa n’ a pas pris acte de l’organisation dimanche 30 juin dans la capitale, de la marche anti – corruption, initiée par la coalition d’opposition Lamuka, évoquant « le caractère sacré » de la date du 30 juin, choisie par les organisateurs. Une interdiction que rejettent les forces de l’opposition.

« Nous ne sommes pas d’accord avec le gouverneur qui interdit la manifestation alors qu’il n’a pas le droit de le faire. Jusqu’à preuve du contraire, nous maintenons la marche« , a indiqué Fidèle Babala, coordonnateur kinois de Lamuka.

L’opposition avait été conviée hier à une réunion du conseil urbain de sécurité à l’hôtel de ville. Après échanges, aucune solution n’a été trouvée entre les deux parties. Fidèle Babala a promis de faire rapport aux leaders de la plateforme à qui revient la décision finale.

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Les autorités pointent le respect de la mémoire  des martyrs de l’indépendance

Depuis la dernière présidentielle contestée, c’est la première marche de l’opposition dans son format actuel et qui devrait connaitre la participation de ses principaux ténors, tous à Kinshasa sauf Moise Katumbi qui séjourne au Caire. C’est aussi la première marche des opposants interdite depuis l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir, début janvier.

« Je suis au regret de ne pas pouvoir prendre acte de votre activité au regard de la date sacrée et commémorative du 30 juin qui devrait être respectée  par tous les patriotes », justifie  Gentiny Ngobila. Cette décision a été la première prise par le nouveau gouverneur de Kinshasa, investi il y a seulement trois jours. Pour l’autorité urbaine, « organiser une marche de revendication à cette date friserait le sabotage contre la mémoire de la République ».

Un choc frontal en vue

Selon les organisateurs, les manifestants devraient partir de toutes les 24 communes de la ville pour converger vers la place échangeur de Limeté, autour du monument de Patrice Lumumba, icône de l’indépendance. Pas très loin du quartier général de l’UDPS, le parti au pouvoir.  » Des heurts entre les deux camps ne sont pas à exclure« , a confié un analyste qui salue la décision du gouverneur de la ville.

Une source policière a indiqué à CAS-INFO que des instructions fermes ont été données aux forces de l’ordre de disperser tout attroupement dans la ville.  Devant le refus d’obtempérer des opposants, le risque des échauffourées entre manifestants et policiers  est fort probable.

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